De développeur informatique à développeur jeu vidéo, retour sur le parcours de Gaetan Eleouet de Meritis
Sommaire
- Pourriez-vous s'il vous plaît vous présenter en quelques mots ?
- Vous êtes Développeur au sein de Meritis. Quel type de développement faites-vous ?
- J’ai vu également que vous aviez eu dans votre parcours un passage par l’enseignement. Aimez-vous toujours enseigner votre savoir ?
- Vous parlez souvent d’artisanat en tant que développeur. Pouvez-vous développer pourquoi vous pensez cela ?
- Le jeu Code on time était présenté au salon Devoxx, pouvez-vous nous le décrire ?
- Pourquoi avoir créé un jeu vidéo avec pour but de “tester” les devs ?
- On parle souvent de développeur (dev). Mais, quels sont les métiers possibles pour quelqu’un qui se lance dans le développement ?
- Quels seraient les conseils que vous donneriez à quelqu’un qui souhaite se lancer dans le développement ?
Bonjour Gaëtan et encore merci de nous accorder cette interview pour jeu.video
Pourriez-vous s'il vous plaît vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Gaëtan. Je suis développeur depuis bientôt 20 ans avec 16 années chez Meritis où j’ai pu expérimenter et mettre en place de nombreux projets.
Quand j’étais petit, ce métier n’était vraiment pas très connu. Mais, ma première rencontre avec un ordinateur a créé une passion chez moi.
J’aime beaucoup comprendre ce qui se passe à l’intérieur, soulever le rideau et découvrir les coulisses. Et, l’informatique m’apporte cette satisfaction.
Le métier de développeur me permet également de rester un créateur, de faire avec mes mains émerger quelque chose de nouveau. Si je n’avais pas choisi ce métier, j'aurais été menuisier ou cuisinier pour retrouver cet aspect.
Aujourd’hui, je partage mon temps avec la direction des expertises software-engineering où je contribue à exposer et faire grandir les compétences de mes collègues.
Vous êtes Développeur au sein de Meritis. Quel type de développement faites-vous ?
Je suis développeur d’applications Java. Je travaille pour des entreprises clientes où j’interviens sur leurs applications métier, de la compréhension des besoins, au design de la solution et à l’accompagnement de l’équipe de dev.
Les applications aujourd’hui sont principalement des applications web et j’interagis avec les développeurs front qui travaillent sur l’interface.
Le travail est généralement scindé en deux parties, une partie front qui correspond à du code qui sera exécuté dans le navigateur sur le poste de l’utilisateur et qui sera la partie visible de l’application et une partie back qui est sur des serveurs loin de l’utilisateur, souvent dans le cloud, qui va exécuter les traitements. Ces deux parties sont très liées et communiquent beaucoup ensemble.
J’ai vu également que vous aviez eu dans votre parcours un passage par l’enseignement. Aimez-vous toujours enseigner votre savoir ?
J’aime beaucoup partager. Je ne suis plus enseignant actuellement. Mais, je partage lors de conférences, de meetups et d’ateliers avec mes pairs.
Préparer un cours est l’une des manières les plus efficaces et motivantes pour approfondir un sujet.
J’anime désormais des conférences. Le format est différent. On doit travailler la façon de présenter tout autant que le fond.
C’est un exercice difficile, mais qui me plait beaucoup par la proximité que l’on a avec les autres conférenciers et les échanges que l’on a autour.
Vous parlez souvent d’artisanat en tant que développeur. Pouvez-vous développer pourquoi vous pensez cela ?
Le métier de développeur est un métier de savoir-faire.
Il requiert de l’expérience et de nombreuses années de pratique pour construire les intuitions et éviter les pièges du quotidien.
Tel un maître artisan, le développeur doit ainsi se construire.
Savoir développer sera prochainement dans les apprentissages scolaires, comme la lecture et l’écriture aujourd’hui.
Toutefois, il y a une différence entre savoir coder et être développeur. Tout comme, j’ai beau avoir appris à écrire, je ne suis pas pour autant un écrivain.
Le métier n’est pas pour autant réservé à des experts. C'est un métier qui s’apprend et qui accueille des personnes de tous horizons. L’important est de ne pas être isolé et d'accepter de se remettre en question.
Le développement logiciel est fait de nombreux gestes techniques où l’intuition et l’expérience amènent des façons de travailler différentes. Il n’y a pas de “bonnes” façons, même s’il y a beaucoup de mauvaises.
Chaque besoin est particulier. Et, le travail n’est jamais une répétition. Il doit être utile et répondre aux besoins au mieux du contexte, et adapté tout comme l’objet produit par l’artisan qui doit d’abord être efficace.
Le jeu Code on time était présenté au salon Devoxx, pouvez-vous nous le décrire ?
Le jeu Code on Time est un jeu à faire en ligne, une histoire de robots temporels qui doivent se déplacer dans le temps pour corriger des failles.
Mais, ce n’est pas un jeu classique.
Pour jouer, il faut répondre à quatre questions, chacune demande d’effectuer une tâche et de donner la bonne réponse.
Pour chaque exercice, le jeu fournit un ensemble de données.
Pour autant, cela n’est pas si simple. La première question est certes réalisable à la main. Par contre, les suivantes concernent des données beaucoup plus grandes et demandent de trouver un algorithme pour trouver la réponse.
Pourquoi avoir créé un jeu vidéo avec pour but de “tester” les devs ?
Créer un jeu pour les dev’s est très plaisant, car cela représente une sorte de mise en abîme !
C’est d’abord un bon moment, pour s’amuser et faire chauffer un peu ses neurones. Cela permet aussi de remettre en avant un aspect important : le code.
C’est aussi une façon de se tester car une partie du quotidien pouvant être éloignée des fondamentaux de l’algo (algorithme).
Enfin, cela montre clairement notre attachement au code, à l’algo et aux compétitions de programmation. Cela en fait un élément important pour Meritis et son équipe de “competitive programming”.
On parle souvent de développeur (dev). Mais, quels sont les métiers possibles pour quelqu’un qui se lance dans le développement ?
Le terme développeur est très générique et correspond à de nombreux métiers.
Il y a tout d’abord les différentes nuances de dev’s, dev-front, dev-back, full-stack (développeur généraliste), dev-embarqué, dev-mobile, etc.
On retrouve ensuite tous les métiers juste autour, qui ont une forte composante développement avec, entre autres : dev-ops, automaticien, assurance qualité, et les métiers liés à la data et à l’IA.
Enfin, un peu plus éloigné, mais des métiers qui bénéficient grandement d’une bonne connaissance du développement, les métiers autour de l’agilité, la gestion de projet, mais aussi ceux liés à l’UX (Expérience Utilisateur) et à l’UI (Interface Utilisateur).
Quels seraient les conseils que vous donneriez à quelqu’un qui souhaite se lancer dans le développement ?
Tout d’abord, bienvenu(e) ! C’est un monde passionnant et en évolution rapide qui est à portée de main.
Mon premier conseil est de se faire confiance, écrire du code et avoir un résultat palpable et visible est accessible à tous. Et, il ne faut pas écouter les quelques voix qui voudraient que ce soit inaccessible et réservé à une élite.
Il ne faut pas se décourager. C’est parfois très frustrant et ces moments de frustration arrivent à tout le monde quelle que soit notre expérience.
Un dernier conseil est de creuser ses connaissances pour avoir de solides fondations. Papillonner de technologies en technologies sans approfondir au-delà des apparences empêche de construire une réelle compréhension.
J’espère que cette interview aura donné envie à certaines personnes de sauter le pas et de se lancer dans le développement