To Hell with the Ugly – un jeu vidéo en format film noir avec une histoire d’investigation à couper le souffle
Californie, États-Unis, années 50. Vous partez passer une soirée avec vos amis dans votre club de jazz préféré. La musique rythmée emballe les danseurs qui se déchaînent sur la piste de danse. Vous rigolez, vous papotez, vous buvez, vous faites de nouvelles rencontres. Une vie de rêve. Jusqu’à que vous fassiez une dernière rencontre, qui vous plongera dans une intrigue palpitante et originale. Welcome To Hell with the Ugly.
To Hell with the Ugly – Un jeu extrêmement beau qui va bien au-delà des apparences
Le jeu est une histoire d’investigation et le produit de la collaboration d’ARTE et du studio français La Poule Noire. Nous y incarnons Rock Bailey, un jeune homme aussi beau que superficiel, et plongeons dans la Californie des années 50. Ce qui est parfait pour l’ambiance Film Noir étalée dans toute la Direction Artistique du jeu. D’ailleurs, quelle DA !
Le jeu est extrêmement beau grâce à son style assumé et affirmé (et certainement des heures et des heures de travail passionné !). Sans compter la bande-originale jazzy et les animations qui donnent encore plus de vie aux personnages. Sans surprise, il a été nominé à huit prix internationaux, comme beaucoup de jeux édités par ARTE qui raflent plein de prix. Mais, quid du jeu en lui-même ?
Une variété des mécaniques qui sert la narration avant tout
Nous commençons à bien connaître l’originalité des jeux édités par Arte, alors qu’est-ce que To Hell with the Ugly nous ramène de nouveau ? À sa surface, nous pourrions déduire que c’est un jeu d’aventure avec des mécaniques point-n-click et voilà. Mais, il recèle beaucoup plus de mécaniques que cela. Nous avons du combat au tour par tour tactique avec un brin de skill, mais aussi une mécanique d’interrogatoire et de déduction, et encore une mécanique d’infiltration et des puzzles.
En fait, l’originalité de l’œuvre vient du fait qu’elle n’est pas vraiment définie par une mécanique centrale. Elle est définie par son histoire, sa narration. Et, quand Rock a besoin de se défendre d’un groupe de malfrats, nous sommes introduits à une mécanique de combat. Quand il a besoin de déceler la vérité sur un crime atroce, nous apprenons la mécanique de déduction. Cela pourrait sembler perturbant d’en avoir autant, mais elles sont tellement bien désignées et bien intégrées dans l’univers du jeu, que tout passe de manière naturelle. Et, tout cela dans le but de servir le principal attrait du jeu, sa narration !
To Hell with the Ugly – Ou comment adapter une œuvre littéraire française en jeu vidéo
Le jeu est excellent dans ces différents aspects. Mais, la prise de risque initiale était d’adapter une œuvre de Boris Vian en jeu vidéo. Il s’agit du roman policier humoristique Et on tuera tous les affreux qu’il a écrit sous le pseudonyme de Vernon Sullivan. Je ne veux pas vous spoiler l’histoire, mais sachez que le thème central ainsi que tous les personnages et les événements qui leur arrivent dépeignent une vision du monde tellement… originale, qu’il est difficile de ne pas rigoler. Tout en se questionnant sur la peur qu’une société comme celle de l’histoire pourrait un jour vraiment arriver…