Tour de France 2020 - un bon exemple de "trop" et de "pas assez"

Comme chaque année depuis 2014, Cyanide Studio sort tout juste avant l’été leur jeu de cyclisme. Ce Tour de France 2020 a subit une belle refonte et beaucoup de nouveautés. Malgré cela le jeu est un peu bancal notamment à cause d’une immersion maladroite et d’un gameplay trop passif.

De nouvelles fonctionnalités encourageantes

Ma première heure de jeu m’avait fait bonne impression, mais Tour de France 2020 devient un peu longuet sur la durée sauf si vous êtes fan de cyclisme. Cette année plusieurs nouveautés ont fait leur apparition :

• Caméra subjective : une vue à la première personne qui renforce l’immersion et rend le jeu plus intense.
• Une nouvelle course : à savoir Liège-Bastogne-Liège disponible en mode Course, Pro team et Pro leader.
• Contre-la-montre : nouveau mode où il ne faudra pas craquer afin de faire les meilleurs temps.
• Gestion approfondie de l’effort : vous pouvez désormais utiliser "l'effort soutenu" afin de faire des pointes de vitesse qui pourront laisser vos adversaires sur place.
• Palmarès des équipes : vous pouvez maintenant étoffer le palmarès des équipes en essayant de remporter les différents maillots.
• Point bonus : finir premier n’est pas le seul objectif. Il faut aussi remporter des points que vous pouvez gagner en arrivant parmi les premiers au sommet de certaines difficultés, ceci pour grappiller de précieuses seconde de bonification durant le Tour de France.

Un gameplay trop laxiste

Au premier abord, Tour de France 2020 semble intéressant dans la manière d'y jouer. Il faut contrôler son énergie afin de pouvoir terminer la course en tête. Les commandes sont plutôt simples ce qui est une bonne chose. Les novices pourront donc découvrir ce jeu sans trop de difficulté.

Les courses se divisent en plusieurs épreuves, généralement trois. Trois épreuves durant lesquelles vous devez rester en tête pour gagner, mais cela n’est pas chose facile car chaque épreuve dure à peu près une heure… Oui c’est très long. Habitué aux jeux de course comme Forza je ne m’attendais pas à passer autant de temps sur un circuit. De plus pour accélérer, il faut enfoncer la gâchette basse droite. Plus vous enfoncez la gâchette, plus votre coureur perd de l’énergie car il va pédaler plus vite. Il faut donc trouver un juste milieu pour les phases de plat et les côtes. Garder la gâchette à peine enfoncée pendant une bonne quarantaine de minutes devient vite dérangeant car cela provoque des douleurs à l’index.

Heureusement vous pouvez activer le régulateur d’effort, ce qui vous permet de choisir à quelle vitesse vous allez pédaler. Cependant une fois ce système en place vous n’avez plus rien à faire à part contrôler la direction. Le jeu peut donc se jouer à une main et devient lassant, il faudra juste reprendre la manette avec les deux mains durant les phases de rush et vers la fin du parcours pour placer son sprint.

En immersion dans le peloton

L'immersion cependant est bien maîtrisée. Une fois le casque sur les oreilles, vous aurez l'impression d'être vraiment dans la course. Vous vous entendez respirer ainsi que les autres cyclistes. La sensation de vitesse est bien présente surtout dans les descentes avec le vent qui siffle dans vos oreilles. Le public vous encourage en criant et en débarquant parfois sur la route pour on ne sait quelle raison. Vous pouvez aussi écouter les commentateurs qui vous informeront sur les différentes étapes de la course et les problèmes de certains coureurs. Ce qui est sympa mais ce sont les mêmes phrases qui tournent en boucle à la manière d'un FIFA.

Cette immersion est renforcée avec la nouvelle caméra en vue à la première personne. Cet ajustement est bénéfique pour le jeu d’une part car il renforce réellement l’immersion et car la vue à la troisième personne donne l’impression que le temps est au ralenti.

Mais encore une fois il y a hic, certes l’immersion est bien là mais au final entendre pendant une heure les soufflements saccadés des autres coureurs et les supporters crier « ALLEZ, ALLEZ, ALLEZ »,  cela devient vite très lassant et donne rapidement mal au crâne.

Du contenu varié

Tour de France 2020 possède cinq modes de jeux différents :

• Le mode entrainement qui permettra de prendre en main le gameplay, très court mais nécessaire pour les nouveaux venus.
• En mode course, vous pouvez participer à différentes épreuves. Vous gagnez ainsi des points d’expérience et débloquez des nouvelles courses.
• Le mode défi qui permet, en solo ou avec un joueur, de participer à différents challenges de descentes et de sprints.
• Le pro-team est une carrière de manager jouable en solo ou à deux. Ici vous devez gérer une équipe et remporter les plus grands championnats. Il faudra recruter des cyclistes que vous pouvez contrôler durant les épreuves ou bien les simuler.
• Enfin le pro-leader, qui est une carrière de coureur où vous créez votre personnage. Création de personnages qui est d’ailleurs très restreinte (âge, poids, couleur de peau). Vous serez alors engagé dans une équipe et devrez réaliser des objectifs pour celle-ci. Ce mode est aussi jouable à deux.

Il manque un petit mode de balade, histoire de parcourir les merveilleux paysages français mais pour cela le jeu aurait dû être beaucoup plus beau.

Tour de France 2020 : sans les manques et les excès, le potentiel est là

Vous l’avez donc compris, le jeu avait plus d’une corde à son arc pour réussir, malheureusement à cause d’un manque de punch au niveau du gameplay et une immersion sympa mais lassante, le jeu perd de son intérêt et les novices décrocheront rapidement. Des "freezes" sont également présents à certains moments. Si vous êtes un fan de cyclisme il est fort probable que ce jeu vous donne des frissons mais si votre expérience avec un vélo, se résume comme moi à des tours de quartier lorsque vous aviez huit ans, vous pouvez passer votre chemin.