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The Artful Escape - Dans l’espace, tout le monde vous entendra jammer

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The Artful Escape est la dernière création de Beethoven & Dinosaur. Sorti le 9 septembre dernier, celui-ci nous propose d’embarquer dans une quête identitaire musicale et psychédélique. Poussez votre ampli à 11 et n’oubliez pas la reverb !

The Artful Escape ou l’épopée musicale de Francis Vendetti

The Artful Escape c’est l’aventure de Francis. Il est le neveu d’une légende de la folk et rêve de devenir un musicien connu lui aussi. Seulement, il est tiraillé entre l’héritage de son oncle et ses inspirations musicales à lui. La veille de son premier concert, il reçoit la visite d’un étrange extraterrestre et d’une star du rock. Ceux-ci vont l’embarquer dans une tournée intergalactique sur des planètes plus folles les unes que les autres.

Au cours de son voyage, Francis apprendra à s’affirmer et à devenir qui il a envie. Il se confrontera à des êtres entités cosmiques dans des jams sessions toujours plus grandiloquentes, jusqu’à parvenir au plus sévère des critiques : le Glamourgon.

En somme, The Artful Escape catalyse une phase de l’adolescence par laquelle beaucoup d’entre nous sont passés. La quête de soi, le besoin d’avoir une identité propre pour se distinguer du lot et la poursuite de ses rêves les plus fous. Tout ça dans des décors psychédéliques entre années 60 et science-fiction. Il faudra compter entre 4 et 6h de jeu pour le finir à 100%.

The Artful Escape - Francis

Aux limites de l’imagination et du jeu narratif

Visuellement, The Artful Escape est un ovni. Les environnements sont surchargés de couleurs et de détails acidulés. On se croirait en pleine hallucination. Ça donne vraiment envie de se perdre au milieu de ces paysages et de découvrir les formes de vie étranges qui les peuplent.

La plupart des échanges avec les autochtones sont d’ailleurs lunaires. On se retrouve par exemple à un talk-show à s'inventer une origin story complètement barrée. Mais je dois avouer avoir été assez déçue par les choix laissés au joueur. Ou plutôt l’illusion de choix. La plupart n’ont aucun impact réel sur l’expérience de jeu et se révèlent donc complètement anecdotiques.

Le gameplay quant à lui est assez pauvre. Les phases de plateformes ne présentent aucun challenge et la seule action que nous aurons à faire tout au long du jeu sera de gratter les cordes de notre guitare en courant partout. Ce n’est pas un point négatif en soi, Annapurna Interactive nous a déjà régalé avec d’autres jeux où la narration prime sur le gameplay, comme dans What Remains of Edith Finch. À la différence que ce dernier proposait un renouvellement continuel dans les actions à réaliser, tandis que The Artful Escape propose exactement la même chose du début à sa fin.

The Artful Escape - talk show

Une setlist prometteuse mais qui peine à ambiancer

Les moments de climax, les jam sessions, se présentent sous la forme de jeux de mémoire comme un Simon. Il faudra reproduire les suites de touches que les personnages nous indiquent pour enchaîner des riffs à l'unisson. Et c’est là le plus gros souci que j’ai avec The Artful Escape : il y a un gros décalage entre ce que le jeu veut nous faire ressentir et l’impression manette en main. Les jam sessions sont très courtes en comparaison des phases de plateformes. Alors qu'ils sont les objectifs centraux de notre aventure. En conséquence, cela donne un rythme étrange à la progression. À aucun moment je n’ai vraiment eu l’impression d’être entraînée dans l’ambiance funky que je voyais à l’écran.

J’ai trouvé vraiment dommage que les concerts soient tous dans cette même configuration. Cela m’a provoqué un sentiment de lassitude et j’ai fini par trouver que les dernières heures trainaient en longueur. Autre détail qui m’a déplu : la mélodie que joue Francis ne change jamais. Aucune variation de style ou de rythme. J’aurais trouvé intéressant qu’il s’essaie à plusieurs choses pour renforcer l’idée de l’artiste qui se cherche.

Une escapade sympathique mais pas un hit

The Artful Escape était vraiment un jeu que j’attendais car je suis passionnée de musique et c’est un sujet qui est encore trop peu abordé, surtout dans les jeux narratifs. Mais je dois avouer que je m’y suis ennuyée. Une fois la surprise de la découverte passée, au bout de quelques heures de jeu, le non-sens permanent devient la norme. Pour pallier à ça, le jeu essaye de proposer toujours plus grand, toujours plus fou et ça n’a pas fonctionné pour moi. Mais il reste malgré tout une expérience particulière dans le paysage vidéoludique qui mérite d'être essayée. Rien que pour créer sa propre légende !

The Artful Escape - monde étrange