A l’intérieur des game jam: conseils et astuces
Depuis sa création, l’industrie du jeu vidéo touche de plus en plus de monde, que ce soit joueurs ou professionnels. De nombreux métiers ont été créés, tout comme diverses formations et écoles. De nouvelles passions se sont déclarées et avec elles, des événements dédiés à la création de jeux vidéo : les game jam.
Une Game jam ?
Le principe des jams
Le principe des jams est très simple : vous avez un temps donné pour créer un contenu sur un sujet particulier, avec ou sans contraintes techniques. Dans le cas des jeux vidéo, vous aurez donc un certain temps pour créer de zéro un jeu vidéo sur un thème que l’on vous aura donné au top départ.
Si le principe est populaire et se répand de plus en plus dans le jeu vidéo, il est également possible de l’appliquer à d’autres domaines comme la musique (le nom des game jam provenant d’ailleurs des « jam musicales »), l’animation, la programmation pure, et bien d’autres.
Il existe de nombreuses versions des game jams, le principe n’étant pas fermé. C’est ainsi que l’on peut voir des événements d’une semaine, tout comme d’autres de seulement une heure (oui, oui ! Une heure pour créer un jeu vidéo, vous avez bien lu !).
Quand et où ?
Il est possible de participer à des jams un peu tout le temps, et un peu partout ! En effet, en fouillant internet, et notamment sur le site itch.io (site sur lequel tout le monde peut publier son jeu gratuitement), on peut voir que des événements sont organisés toutes les semaines. La plupart auront lieu en ligne, mais certains demandent à être dans un lieu en particulier pour valider officiellement sa participation.
C’est le cas de la Global Game Jam, la plus grande jam du monde, qui a lieu une fois par an (généralement fin janvier) et qui dure 48 heures. Le thème est dévoilé à 19h dans chaque pays, le thème devant rester secret jusqu’à ce que le dernier pays le reçoive. Cette année, le thème était « What home means to you » et ce sont en tout plus de 9000 jeux qui ont été créés et postés en 48 heures, le nombre de participants augmentant d’année en année.
Ainsi, certaines jams se détachent du lot de par leur popularité, notamment la Global Game Jam et la Ludum Dare (qui, elle, a lieu tous les 4 mois). Mais les plus petites sont tout aussi importantes et permettent autant d’apprendre de soi, de ses collègues si l’on participe à plusieurs, et de s’améliorer.
Faut-il être un professionnel pour participer ?
Eh bien non ! Sachez que tout le monde peut participer à une jam, et personne ne se fera jamais juger pour avoir voulu essayer. Alors certes, certaines personnes travaillent dans le milieu du jeu vidéo depuis longtemps et auront peut-être plus de connaissances au niveau technique pur. Mais ce n’est pas pour autant que leur jeu sera plus réussi que le vôtre.
Ce qui est bien avec les game jams, c’est que tout le monde a sa chance. Et le mieux est de commencer par celles comme la Global, où vous pourrez être entouré d’autres groupes et de mentors qui pourront vous aider si jamais vous avez une question ou êtes bloqué.
Il est toujours plus simple de se lancer en ayant quelques connaissances, donc pensez à vous renseigner sur quelques logiciels comme Unity pour éviter de tout découvrir sur place (ce qui vous enlèvera bien du stress). Mais pas besoin d’être bac +5 sur ces-dits logiciels pour se lancer, expérimenter et s’amuser !
A chaque jam son expérience
En plus de rencontrer de nombreuses personnes et de trouver de nouvelles idées, les jams sont un très bon moyen de se découvrir de nouveaux talents. On entre ici donc dans la parenthèse « story time » de l’article !
Ma première expérience
Ayant décidé de me lancer dans les études de jeux vidéo l’été dernier, j’ai, en septembre 2018, intégré une école sur le sujet. Dans mon école, les responsables de l’axe Jeu Vidéo ont mis en place une game jam d’une semaine (en réalité du mardi matin au vendredi midi) réunissant les étudiants de toutes les années (donc années bachelor 2 et 3, ainsi que les masters 1 et 2).
Ce fut ma toute première game jam, étant nouvelle arrivée dans l’univers du développement de jeux. Cette jam m’a permis de me rendre compte que j’étais à mon aise dans cet élément, ainsi que de découvrir que j’avais quelques notions de level design et que j’étais capable de toucher un petit peu au sound design d’un jeu. Mais le plus gros que cette jam a pu me faire comprendre, c’est l’importance du sommeil et de l’alimentation durant ce genre d’événements. Voulant faire quelque chose de bien et me donner à fond, je les ai négligés et je l’ai bien regretté durant le week-end que j’ai passé au fond du lit ! Si vous voulez voir le résultat de cette jam d’une semaine, voici le lien vers le jeu.
Round 2 : la Global Game Jam 2019
Il y a deux semaines de cela, j’ai également participé à la Global Game Jam 2019 avec mon groupe de travail de l’école. Se lancer dans une jam à 8 personnes est assez ambitieux et peut vite se retourner contre vous, mais aimant les défis, nous avons décidé de le faire tout de même. Sur cette jam, je me suis entièrement consacrée au sound design du jeu (donc tous les sons que l’on peut rencontrer dedans). J’ai également touché à la composition de la musique, pour laquelle j’ai créé la mélodie, et créé deux assets (le mot barbare pour désigner les images du jeux) pour aider les artistes et me sortir la tête des sons.
Étant habituée à travailler avec mes 8 autres collègues, cette jam m’a appris qu'il est possible de s'en sortir avec autant de personnes si l’on se connaît bien (c’est risqué si l’on ne connaît pas les gens). J’encourage toute personne à vouloir participer à rencontrer de nouvelles personnes, mais pas dans des groupes aussi nombreux. Cependant, et contrairement au projet d’école, nous n’avions désigné aucun « chef de projet ». Ainsi il nous manquait un planning, ce qui nous a valu de rendre un jeu duquel nous sommes fiers, mais pas ce que nous avions exactement en tête. Si vous voulez voir la première version du jeu pour voir ce que nous avons pu faire en 48 heures, voici le lien.
Un point de départ pour des jeux à succès
Les jams permettant d’expérimenter du gameplay, des univers ou autre, de nombreux jeux aujourd’hui connus dans le monde entier ont vu le jour durant ces petits événements. D’ailleurs, de nombreux jammers continuent leur jeu, que ce soit parce qu’il a plu au public ou pour régler quelques bugs et le mettre en ligne tel qu’ils l’avaient en tête.
Parmi les jeux qui sont nés en jam et qui sont désormais connus de nombreuses personnes, on peut compter l’excellent A Normal Lost Phone (du studio Accidental Queens qui s’est créé après la Global Game Jam 2016), Surgeon Simulator, Goat Simulator, Super Hot (qui est un bon exemple d’un jeu utilisant des assets de Unity déjà existants).
Quelques conseils et points à savoir pour se lancer
Si jamais vous souhaitez vous lancer dans les jams, voici quelques conseils pour bien démarrer !
- Ayez suffisamment de sommeil et mangez correctement : le but est de vous amuser, pas de vous détruire la santé ! En dormant et mangeant, vous serez plus efficaces et aurez l’esprit plus clair.
- N’ayez pas peur de rater et de ne pas créer le jeu que vous auriez souhaité : une jam est avant tout faite pour essayer.
- Expérimentez et profitez de cette occasion pour produire des jeux que vous n’auriez jamais fait autrement ! Il est difficile de faire des prises de risque en dehors de ces événements, donc profitez-en et saisissez votre chance pour tester.
- Essayez-vous à de nouveaux postes, si vous le sentez ! Vous êtes musicien (ou non, d’ailleurs !) et êtes normalement game designer ? Pourquoi ne pas en profiter pour vous essayer au son ! Mais bien entendu, vous pouvez aussi rester dans ce que vous avez l’habitude de faire ;)
- Ne restez pas toujours avec les mêmes personnes. Il peut être intéressant de participer à une jam avec un groupe de personnes avec lequel vous avez l’habitude de travailler, mais ne le faites pas à chaque fois. Interagir avec de nouvelles personnes ne pourra être que bénéfique. Et travailler avec des personnes que vous connaissez bien peut vite devenir difficile au terme de la jam. On se rend vite compte des défauts de ses collègues, quand on est ensemble plus de 35 heures sur 48 !
Et vous, avez-vous déjà participé à une game jam ? Si oui, n’hésitez pas à partager avec nous vos expériences dans les commentaires !