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Before Your Eyes - Le remboursement sur Steam met à mal les petits studios

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À la fin du mois de juillet, Emika Games a sorti un jeu d’horreur psychologique nommé Summer of ‘58. Le jeu a reçu beaucoup de critiques positives. Pourtant, le développeur, qui a créé le jeu vidéo à lui seul, a pris la décision de se retirer du secteur. En cause : la politique de remboursement de Steam qui autorise les clients à se faire rembourser un jeu dans les 14 jours après achat. À l'unique condition d’y avoir joué moins de deux heures.

Des abus qui impactent directement les petits développeurs

Summer of ‘58, comme beaucoup de jeux indépendants, ne dépasse pas les deux heures de temps de jeu et certains joueurs Steam en profitent pour se faire rembourser même s'ils ont apprécié l’expérience. De ce fait, le jeu n’a pas été rentabilisé. Emika Games s’est vu contraint d'annoncer l'arrêt de son activité pour un temps indéfini. Il a au passage annulé son prochain jeu, From Day to Day.

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Une politique de remboursement à revoir

Malheureusement, le cas d’Emika Games n’est pas isolé. En effet, GoodbyeWorlds Games en avait déjà fait les frais en avril 2021, avec son jeu Before Your Eyes. Le concepteur en chef avait dénoncé cette pratique dans un tweet. Selon lui, les jeux courts ne devraient tout simplement pas être remboursés.

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Toutefois, ce ne sont pas les conditions de remboursement de Steam qui sont fondamentalement mises en cause. Celles-ci sont indispensables pour protéger les joueurs. Le souci, c'est la possibilité d’une utilisation abusive de celles-ci par ces derniers. Car elle peut nuire directement aux plus petits studios.

Pour pallier ce genre de pratique, Valve devrait peut-être songer à revoir ses conditions de remboursement. En prenant en compte la diversité de durée de vie des jeux et en adaptant la « période d’essai » en fonction. Cependant, il paraît compliqué de pouvoir se faire une opinion globale d’un jeu en quelques dizaines de minutes seulement. La plateforme devrait réfléchir à d’autres critères pour protéger à la fois les joueurs et les studios.

Avec le nombre de jeux qui sortent sur Steam quotidiennement, il serait trop compliqué d’étudier chacun d’eux au cas par cas. Ces jeux n’étant souvent pas très onéreux (Summer of ‘58 coûte moins de 8 euros), pourquoi ne pas éventuellement établir un remboursement partiel ? Afin de permettre aux petits studios de récolter malgré tout des fonds pour continuer leur travail. Pourquoi ne pas également complexifier la demande de remboursement ? Ce ne serait pas une solution-miracle, mais permettrait au moins aux petits studios de ne pas être noyés directement en cas d'abus de ce genre. Et ferait aussi peut-être réfléchir les utilisateurs à deux fois avant de demander un remboursement de quelques euros.

Summer of '58, l'exemple de trop ?

Suite à son annonce, Emika Games a reçu de nombreux soutiens de la part des internautes. Mais il a aussi été critiqué par d'autres utilisateurs qui dénoncent cette affaire comme un moyen détourné pour le développeur de se faire de la pub. Quoi qu'il en soit, on espère que celui-ci reprendra son activité sous peu et qu’il parviendra finalement à financer son prochain projet. On croise aussi les doigts pour que cet évènement retentisse assez pour provoquer des prises de décisions par Valve, afin d'éviter que ça se reproduise.

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