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Le Cloud Gaming: pour aujourd'hui ou pour demain ?

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Sony, Google, Nvidia... ils ne jurent plus que par ça. À les entendre, le Cloud Gaming serait la promesse d'une révolution sans précédent dans l'histoire du jeu vidéo et il est vrai que sur le papier, c’est plus qu'alléchant ! Imaginez un peu : RDR2 ou Forza Horizon 4 en Full HD sur votre portable ou sur votre vieille bécane, à la maison ou dans les toilettes du train ! (pourvu que vous soyez connectés...). Alors ? mensonge, utopie ou réalité ?

Quand la latence me tance...

Pour bien comprendre le principe du Cloud Gaming, on a coutume de prendre l'exemple de l'offre de Netflix. Vous payez un abonnement, vous choisissez un épisode ou un film, vous cliquez sur play, et Netflix vous balance la sauce sur votre écran, quel qu'il soit, via votre connexion internet. Pop-corn, glace ou bière (sans alcool...) au choix à la main, et vous n'avez plu qu'à profiter du spectacle. Le Cloud Gaming, c'est exactement pareil (enfin presque). Vous payez un abonnement, vous choisissez votre jeu, et votre fournisseur de joie vidéo ludique envoie le signal après avoir préalablement calculer-encoder-décoder sur son serveur l'image que vous retrouvez sur votre écran. Plus besoin de posséder la dernière console ou carte graphique de dernière génération car tout se passe désormais sur des serveurs surpuissants. Résultat, les dernières productions hyper-gourmandes en calculs peuvent se retrouver sur n'importe quel appareil, pourvu qu'il soit doté d'un écran.

Le défi technique, et pas des moindres, réside dans la réduction de la latence car, à la différence du streaming à la Netflix, le joueur interagit avec l'image à chaque centième de seconde, et cela change tout... Et ça marche vraiment ? Pour y répondre, allons d'abord faire un tour du coté de l'offre existante, car oui, le futur c'est maintenant !

Du débit pour des Bits

L'offre de services de Cloud Gaming existe déjà, et elle est pléthorique. Si certains noms de fournisseurs résonnent dans l'esprit de chacun d'entre nous, d'autres pourraient paraître sortir de nulle part. Elle nous permet cependant d'avoir un premier aperçu de ses qualités... et de ses défauts. La principale contrainte qu'impose l'utilisation de ces services est liée, vous l'avez deviné, au débit de son utilisateur. Pour le moment, aucun salut sous les 20 Mb/s si l'on souhaite profiter d'une expérience en "ultra" (1080p - 60 fps). On ne saurait donc trop conseiller à ceux qui souhaitent franchir le pas de tester leur connexion et la performance des offres avant de souscrire un abonnement et de faire chauffer la carte bleue, d'autant qu'il est parfois possible de profiter d'une offre d'essai gratuit, alors autant en profiter.

En attendant, rien ne nous empêche de comparer l'existant en ayant à l'esprit, outre la qualité d’image, le nombre de FPS et la latence, d'être très attentif au catalogue de jeux (lorsqu'il est proposé), les appareils compatibles et bien entendu, le prix, car avoir la tête dans les nuages ne doit pas pour autant nous empêcher d'avoir les pieds sur terre...

GeForce NowNvidia GeForce Now

Actuellement en bêta test, Nvidia indique un minimum requis de 25 Mb/s et recommande même le double (50 Mb/s) pour une expérience confortable. Certains testeurs se sont amusés à tester la chose avec une connexion ADSL de 12 Mb/s : à cette vitesse là, jouer à Rocket League est une véritable épreuve pour les nerfs...

shadow-big Shadow

Après avoir été victime de son succès, l'entreprise française semble de nouveau en mesure de satisfaire les joueurs exigeants. L'offre Shadow a ceci de particulier qu'elle vous permet d'accéder à un vrai PC avec toutes les fonctionnalités qui s'y prêtent : il faudra donc installer ses jeux ! L'expérience Cloud Gaming avec 15 Mb/s... Même s'il nous est recommandé d'avoir la Fibre (toujours elle !). Du côté tarifaire, on compte sur un système d'abonnement à partir de 29,95 € par mois pendant 12 mois jusqu'à 44,95 € par mois sans abonnement, et le tout sans les jeux...

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À l'instar de Shadow, on nous donne accès à un PC windows 10 dans le Cloud avec un minimum de 20 Mb/s. Avec ce débit, ne vous attendez pas à jouer à Doom en Ultra... mais bon : ça fonctionne plutôt bien pour les jeux (ou les joueurs) moins exigeants. Le système de paiement est différent avec un premier forfait bloqué de 25 heures de connexion et 200 GB de stockage pour 14,99 $.

PARSEC-BANNER Parsec

Autre offre intéressante avec un système de paiement se basant sur une forme de location de configuration. Pour 0,40 $ à près d'1,80 $ de l'heure, vous louez un ordinateur présent dans les serveurs. A noter la possibilité de partager cet ordinateur virtuel avec vos amis... Mais ne vous attendez pas à des performances bluffantes sous les 20 Mb/s.

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Trop longtemps inaccessible en France, l'offre Cloud Gaming de Sony a débarqué il y a quelques mois permettant aux joueurs de jouer en streaming à plus de 500 jeux (PS2, PS3 et PS4) à partir de 14,99 € par mois ou 99,99 € par an. Notez bien qu'il est proposé de jouer tout aussi bien à ses jeux sur PS4 ou PC et de pouvoir télécharger les jeux pour y jouer en version native (à l'instar du Xbox Game Pass). Bonne idée pour celles et ceux dont la connexion n'est pas top !

Quel avenir pour le Cloud Gaming ?

L'offre de Cloud Gaming n'en est qu'à ses premiers balbutiements, mais elle fait déjà preuve d'un potentiel indéniable en dépit d'une technologie ne permettant pas encore sa démocratisation. Trop fortement dépendante de la bande passante de son utilisateur, elle ne peut garantir à tous une expérience du jeu à un niveau de résolution en "Ultra". Mais très bientôt arriveront sur le marché des concurrents qui fourbissent actuellement leurs armes et il est certain que les prestations vont considérablement s'accélérer avec l'arrivée des géants du Cloud que sont Google avec le projet Yeti ou Microsoft avec XCloud.

Le Cloud Gaming est-il annonciateur de la fin de nos bonnes vielles consoles ? Pas dans l'immédiat. On l'a bien compris, les joueurs ne sont pas tous égaux face au Cloud Gaming car son utilisation dépend de la qualité de la connexion, et la lenteur avec laquelle la fibre optique se déploie sur le territoire nationale ne laisse rien augurer de bon. Ceci laisse le champs libre dans les années à venir pour une offre qui sera doublée avec d'une part une offre de streaming pour les chanceux de la bonne fibre optique, et dans le même temps la possibilité de jouer aux mêmes jeux sur de nouvelles consoles de nouvelle génération. Rendez-vous en 2019 pour les annonces ? Qui prend les paris ?