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E3 2019 : Sony absent, un mauvais présage ?

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« WHAT !? », voilà ce que ce sont certainement écriés les millions de joueurs du monde entier à l’annonce de Sony, le 15 novembre dernier, quant à sa non-participation à la conférence de l’E3 2019. L'onde de choc produite par l'annonce se fait encore ressentir à l’heure d’écrire ces lignes et engendre son lot d’interrogations et d’inquiétudes légitimes dans l’esprit de chaque joueur. 

Serait-ce le début de la fin pour l’E3 ? L’annonce d’un déclin annoncé pour Sony ? Ou tout simplement le choix d’une entreprise sûre d’elle-même, et désireuse de maîtriser le calendrier de ses annonces ? En tout cas, une chose est sûre : Sony n’aura jamais autant vu les projecteurs braqués sur son actualité dans le cadre de l’E3 que depuis l’annonce de son absence à un événement auquel elle participait depuis près d’un quart de siècle !

Poussez pas derrière !L’E3 pourra-t-il s’en relever ?

Comme on pouvait s’y attendre, Microsoft et Nintendo se sont empressés de confirmer leur présence pour la conférence californienne à venir. Car au-delà de leur volonté de se démarquer de l’entreprise nippone et de mettre en avant leurs actus respectives, il y a pour elles tout intérêt à sauver le soldat « E3 2019 » ! En effet, l’absence de Sony est un coup très rude pour le salon qui doit se passer là du leader mondial du marché du jeu vidéo, rien que ça. Du coup, c’est toute la portée médiatique du salon qui s’en trouve affaiblie, pour ne pas dire réduite à néant. Elle impacte par effet papillon la stratégie de communication et le retour sur investissement des éditeurs et fabricants qui consacrent parfois plusieurs millions de dollars à ce salon au retentissement, jusqu’alors, planétaire. 

Jusqu’en 2015, l’E3 était réservé aux professionnels du secteur. Il ne s’est ouvert au public qu’avec parcimonie, pour atteindre les 68 400 visiteurs en 2017 (dont à peine 15 000 non-professionnels). Comparativement, la Gamescom a accueilli près de 350 000 personnes, dont 320 000 joueurs qui sont venus partager leur passion au pays de l’eau (de Cologne !).

Souffrant d’une surface d’exposition devenue exiguë qui pousse certains à faire le show dans sa périphérie (Electronic Arts, Nintendo, Microsoft), le principal atout de l’E3 réside dans sa période de programmation. Celle-ci lui permet de devancer les annonces de la Gamescom de près de deux mois, et à l’heure de l’info et de l’exclusivité immédiates, c'est un avantage non négligeable.

Une volonté de "conserver la main" des professionnels

Enfin, ça l'était jusqu'à présent. Face aux enjeux financiers et l’importance d’une communication maîtrisée, les entreprises souhaitent conserver la main et ne plus se voir imposer les annonces par les événements. Grande messe du jeu vidéo, l’E3 ne répond plus aux besoins des professionnels qui veulent s’adapter eux-mêmes aux attentes de leurs publics respectifs en constante évolution. D’ailleurs, les signes avant-coureurs du changement étaient déjà visibles lors des éditions précédentes. Les grosses annonces pour les nouvelles consoles (PS4, Xbox One, Switch) ont été faites en dehors de l’E3, et les éditeurs eux-mêmes communiquent désormais au plus près des joueurs au travers de leurs réseaux sociaux, à coup d’annonces et de trailers tous plus alléchants les uns que les autres - n’est-ce pas Rockstar ?! -. Autre atout non négligeable à faire sa propre communication : ne pas devoir être confronté à la concurrence, surtout, comme cela semble être le cas pour Sony, lorsque vous n’avez strictement rien à présenter !

L’heure est à la maîtrise, au timing et à l’évitement. Dans le contexte d’une génération de console en fin de cycle, et à quelques mois des annonces qui redistribueront les cartes sur le marché mondial des consoles de jeu vidéo, l’E3 2019 ne pourra désormais plus s’appuyer sur son aura d’antan : les marques contrôlent le calendrier des annonces, et l’E3 n’y pourra rien.