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Héritier spirituel du survival-horror à l’ancienne

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Sorti au mois d’août 2021, Tormented Souls se pose comme un véritable héritier spirituel des grandes sagas d’horreur du jeu vidéo, Resident Evil en tête pour ne citer que lui. Une remise au goût du jour d’une recette ancestrale par Abstract Digital et Dual Effect, deux studios chiliens et publié par PQube sur PC et toutes les consoles actuelles.

Une simple lettre

Vous incarnez Caroline Walker et vaquez tranquillement à vos occupations lorsque vous recevez une lettre, ce qui est surprenant car personne ne vous en envoie. Celle-ci vient de l’hôpital Wilderberg et renferme la photo de deux fillettes, des jumelles, vous sentez une vive douleur en touchant la photo.

Prise de curiosité, vous partez pour l’hôpital situé au centre d’une île. Mais sur place, tout est à l’abandon, pas un bruit en dehors du craquement du plancher et des murs. Vous progressez prudemment dans le hall avant d’être assommée.

Vous vous réveillez nue dans une baignoire, branchée de façon « rudimentaire » à un respirateur. À peine vos vêtements retrouvés, vous avancez dans la pièce peu éclairée pour trouver un miroir. En enlevant les bandages qui se trouvent sur la partie droite de votre visage, vos craintes se confirment, il vous manque un œil. 

Pas de temps à perdre, vous mettez la main sur un briquet et quelques objets avant de progresser dans le vieux bâtiment aux allures de manoir. Vous devez trouver ce qu’il est arrivé aux deux jumelles et quitter les lieux au plus vite. Vous n’êtes pas seule, vous le savez, il faudra donc faire de prudence dans cet hôpital lugubre.

Horreur macabre

Tormented Souls fait la part belle à la mutilation et au démembrement. Les corps y sont malmenés de toutes les façons possibles et imaginables. Qu’il s’agisse des ennemis ou même de cadavres gisants çà et là, ou dans certains cas, ce qu’il en reste.

Le bestiaire se compose essentiellement d’amas de chair, gémissants de douleur, maintenus en « vie » ou attachés à des dispositifs médicaux détournés de leur usage. Créature griffue se déplaçant en fauteuil roulant, homme sans jambes avançant sur d’immenses griffes en métal et bien d'autres.

Le tout est servi par une ambiance sonore qui saura varier en fonction des situations ou, au contraire, se faire oublier pour laisser place au silence. Une musique menaçante vous avertira de l’arrivée imminente d’un danger potentiel.

La mélodie calme des zones de repos vous fera comprendre que vous pouvez souffler un coup. Mais le plus angoissant est peut-être de passer une porte et que soudain tout se taise, à l’exception du bruit de vos pas. Au loin, vous entendez une autre foulée, beaucoup plus lourde, sourde, sans pouvoir dire avec certitude si le bruit s’éloigne ou se rapproche.

Un décor luxeux et propre d'une salle avec un sol en carrelage et des murs en bois, répandus dans Tormented Souls Les décors soignés et propres de certaines pièces tranchent avec l'horreur de ce qu'il s'y déroule

Tormented Souls connaît ses classiques

Le gigantesque manoir est loin d’être la seule ressemblance du jeu avec ses prédécesseurs. En termes de mise en scène, Tormented Souls se place dans une des écoles les plus classiques du jeu d’horreur : la vue extérieure en camera fixe.

La même que dans Alone in The Dark ou Resident Evil premier du nom. À moins de bouger, on ne voit que ce que le jeu veut bien vous montrer. Le reste est simplement suggéré via l’ambiance sonore. Ainsi, pour viser précisément un ennemi avec votre arme, il faudra vous orienter pour que celui-ci apparaisse dans votre champ de vision.

Il faudra également faire attention aux objets que vous utilisez. Vous ne pouvez en utiliser qu'un à la fois, or certaines zones sont plongées dans l'obscurité qui vous tuera si vous y êtes exposé trop longtemps. Il faudra donc impérativement s'équiper du briquet, ce qui vous laissera à la merci des monstres.

Outre les combats et les déplacements, la progression dans le manoir se fait principalement à base d’objets à ramasser et à combiner entre eux ou avec l’environnement. Ajoutez pour certains passages la nécessité de résoudre des énigmes dont la réponse se trouve dans l’architecture ou bien dans les documents que vous trouverez.

Enfin, le système de sauvegarde est basé sur des bandes d’enregistrement à utiliser sur des magnétophones. Elles sont en nombre limité dans le jeu, vous ne pourrez donc pas sauvegarder à votre guise.

L'inventaire du jeu, qui montre les objets ainsi que l'état de santé du personnage. Dans l'inventaire vous trouverez les objets liés aux énigmes, votre équipement, vos documents mais aussi votre état de santé

Cahier des charges bien rempli

Ce qu’on peut dire, c’est que le jeu réussit son entreprise. Il donne un très bon aperçu de ce à quoi ressemblerait le premier opus de Resident Evil s’il était sorti en 2021. Les mécaniques sont réutilisées avec succès tout en leur faisant gagner un soupçon de fluidité par rapport à leurs ancêtres. On se laisse explorer le manoir au gré des énigmes et des carnets laissés par le personnel de l’hôpital. L’histoire vous tient en haleine avec ses intrigues multiples. Vous vous posez autant de questions sur les jumelles que sur le personnel de l’hôpital ou encore la mystérieuse tribu indigène de l’île qui vivait là avant la construction de l’édifice.