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Journey to the Savage Planet - L'exploration à la canadienne

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Kindred Aerospace, la quatrième entreprise d’exploration spatiale, et son patron vous envoient en mission : explorer la planète AR-Y26, susceptible d’accueillir une nouvelle colonie humaine. Journey to the Savage Planet est le premier titre de Typhoon Studios, fondé par d’anciens membres d’Ubisoft, d’Electronic Arts et de Warner Bros Games Montreal. Du beau monde pour un bon jeu me direz-vous ? C’est ce que nous allons voir.

Journey to the "Humour" Planet

À peine atterri, vous avez un objectif, celui de scanner un peu tout ce que vous pouvez. Faune, flore, structures : tout y passe. Vous obtenez ainsi des informations sur votre environnement et faites alors la rencontre de votre seule compagnon de l’aventure : une intelligence artificielle à l’accent québécois qui se permet de commenter plus ou moins toutes vos actions et découvertes. Le ton sarcastique employé par votre acolyte vous immerge tout de suite au cœur de l’humour traité par Journey to the Savage Planet. Un humour qui fonctionne et fait sourire mais qui pourrait en rebuter certains. Cet aspect décalé du jeu se retrouve un peu partout, et notamment dans les pubs diffusées au sein de votre vaisseau qui sont déjantées et caricaturales au possible.

Bipèdes peureux aux cris aigus ou poissons volants déféquant fréquemment, la faune alentour fait honneur au 1000ème degré employé par l’équipe de Typhoon. Si leur recensement est votre priorité, caler un “starshoot” dans la bouche d’un oiseau globe saura faire son petit effet pour vous défouler. Le chara design est réussi et toutes les créatures sont aussi loufoques les unes que les autres. Mais plus on avance, plus on remarque que le bestiaire est recyclé dans le but de créer des variations de ces créatures liées à l’environnement exploré (ajout de carapaces ou recoloration car elles sont plus dangereuses).

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De l'exploration efficace mais peu encourageante

L’ambiance installée, il est temps d’avancer et de découvrir un peu plus cette planète. Vous avez vite fait de voir votre objectif complètement chamboulé par cette gigantesque tour qui se présente sur votre chemin. En effet, quelque chose cloche et c’est à vous de comprendre ce qu’elle renferme. Pour ce faire, il faut vous préparer…et vous équiper. Votre aventure prend vite l’aspect d’un Metroidvania avec beaucoup d’éléments de déplacement à prendre en compte. Le grappin ou le double saut, les classiques sont sc6cmhprésents. Là où Journey to the Savage Planet se démarque c’est dans sa capacité à lier son environnement, et notamment la flore, à l’exploration. Des graines-trampolines, explosives ou encore électriques : les idées sont bonnes et les variétés de plantes efficaces. Assurément, l’exploration est le maître-mot de ce jeu. Ainsi, fouiller les moindres recoins permet de compléter toutes les quêtes annexes, bien qu’elles ne soient pas indispensables pour avancer. On prend tout de même plaisir à se balader dans les différents environnements proposés qui sont tous très inspirés.

Une aventure qui s’essouffle vite

sc6cmgSur le plan technique, ce n’est pas la folie. Les animations au loin sont saccadées et l’aliasing est assez présent. Pourtant, la direction artistique si singulière et maîtrisée a du charme et nous fait vite oublier ces quelques soucis pour accorder plus de temps à la contemplation. Le sound design et les thèmes musicaux n’ont de cesse de nous plonger dans un esprit de western intergalactique dans lequel on se croit tout permis. Or, le périple arrive vite à son terme. Moins de 10 heures pour accéder au générique de fin. C’est peu, trop peu : la faute au un game design. Dans le but d’améliorer votre équipement et notamment votre pistolet, la seule arme du jeu, des ressources sont nécessaires (carbone, aluminium, silicone). Elles sont à récupérer sur les créatures qui vous entourent ou à extraire des filons de minerais. Seulement, outre les améliorations imposées par vos objectifs principaux, aucune n’est réellement nécessaire à l’avancée de votre mission. Ce ne sont pas les trois seuls boss du jeu qui vous ralentissent puisqu’ils ne font pas long feu sous les coups de votre blaster. Ajoutez à cela qu’un GPS vous guide en permanence vers l’objectif choisi, n’incitant absolument pas à sortir des sentiers battus, un comble pour un jeu d’exploration.

Journey to the Savage Planet est un jeu sympa, sans plus. Le déplacement et la verticalité des différents biomes à explorer sont plaisants mais on reste sur notre faim. On en redemande, peut-être avec des quêtes plus intéressantes et des environnements davantage ouverts. L’intérêt de l’exploration est bridé par cette impression d’être restreint à des couloirs, à cause du GPS et d'un level design pas forcément réussi. Malgré tout, l’univers créé, la direction artistique et l’humour employé respectent les promesses des trailers. Les premières heures à jouer et les rencontres avec les différentes créatures font sans doute partie des meilleurs moments du jeu ; moments d'autant plus plaisants qu’on peut parcourir AR-Y26 avec un ami, ce que nous n’avons malheureusement pas pu tester. Typhoon Studios tient quelque chose mais peut-être aurait-il fallu encore plus de folie pour rendre cette aventure inoubliable!