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Des propositions du SELL en attendant le crédit d’impôt jeux vidéo

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Dans l’attente de l’élargissement du crédit d'impôt jeux vidéo (CIJV), le Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (SELL) prend les devants et pose plusieurs propositions sur la table afin d’accompagner le jeu vidéo français de demain.

La longue attente de la réforme du crédit d'impôt jeux vidéo

Tout part de la réforme du CIJV. Ce dispositif fiscal présent depuis 2007 et réformé une première fois en 2014 constitue une aide pour les studios français et un coup de pouce pour l’industrie française du jeu vidéo, le CNC s'occupant des demandes relatives à ce crédit d'impôt. La réforme actuelle prévoyait un élargissement des critères d’attribution afin de permettre à plus d’acteurs de l’industrie, notamment les indépendants, d’en bénéficier.

La ministre de la Culture Roselyne Bachelot avait annoncé en octobre 2021 que les pouvoirs publics étaient en accord avec cette extension du CIJV et que la réforme était « l’affaire de quelques jours ». Aujourd’hui, les représentants de l’industrie comme le Syndicat national du jeu vidéo (SNJV) ou Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (SELL), attendent encore la mise en place des mesures qui leur a été promis. Si la réforme a récemment été approuvée par le gouvernement français, elle doit encore remonter jusqu'à l'Union Européenne afin d'entrer en vigueur.

Le studio bordelais Asobo fait partie de ceux qui ont pu financer leurs créations grâce au crédit d'impôt jeux vidéo. Le studio bordelais Asobo fait partie de ceux qui ont pu financer leurs créations grâce au crédit d'impôt jeux vidéo

Force de proposition

Dans l’attente de la réponse gouvernementale, le SELL a décidé de proposer lui-même une série de mesures à mettre en place pour développer le secteur en France. Pour appuyer son propos, le syndicat dresse un état des lieux. En termes de chiffres d'affaires de l'industrie, la France est dans le top 10 mondial et occupe la troisième place du podium en Europe.

Le SELL insiste sur l’importance de l’accompagnement de l’État dans la plus grosse industrie culturelle mondiale. La première proposition est donc la suivante : faire du jeu vidéo une priorité industrielle. Cela passe, notamment, par un lien accru avec les acteurs ministériels particulièrement celui de l’économie.

De par sa stature internationale, Ubisoft est un interlocuteur récurrent de l'Etat De par sa stature internationale, Ubisoft est un interlocuteur récurrent de l'État

Acteurs d’aujourd’hui et de demain

Les deux propositions suivantes viennent rejoindre la thématique principale du crédit d'impôt jeux vidéo : rendre le pays plus attractif pour les studios et acteurs étrangers. Un enjeu fort dans un secteur où le temps et les coûts de production sont en augmentation depuis les 10 dernières années. Mais également intégrer davantage le jeu vidéo dans le plan « France 2030 » annoncé en octobre 2021 par Emmanuel Macron.

Ce plan couvre un vaste éventail de secteurs, parmi lesquels le jeu vidéo puisque l’un des objectifs s’intitule « Placer la France à nouveau en tête de la production des contenus culturels et créatifs ». Toutefois, cet aspect fait partie des objectifs non chiffrés de France 2030, contrairement aux volets énergie et transport qui représentent plus de 12 milliards d'euros à eux deux. À noter que c'est Bruno Bonell, ancien patron du studio français Infogrames, qui est en charge de la mise en place du plan.

Le premier ministre Jean Castex a dirigé le premier comité France 2030 au début du mois de février. Le Premier ministre Jean Castex a dirigé le premier comité France 2030 au début du mois de février

Formation et inclusion

La dernière proposition de cet ensemble porte sur l’enseignement supérieur et les formations qui mènent aux jeux vidéo. Selon la Direction générale des entreprises, le jeu vidéo représente 25 000 emplois directs et indirects. Un chiffre qui est appelé à augmenter avec la croissance de l’industrie selon le SELL. La proposition concrète encourage la création de formations publiques et gratuites au sein des cursus universitaires afin de répondre à la demande croissante de l’industrie.

Par ailleurs, une partie du volet « formation » de ces propositions met en avant l’importance de la parité et de la diversité sociale dans l’industrie, plaçant ces problématiques au cœur des futurs programmes de formation dédiés aux jeux vidéo.