Qu'ont pensé les développeurs de leurs conditions de travail en 2019 ?
L'Institute Game Developers Association (IGDA) a publié les résultats de son dernier sondage sur les conditions de travail des développeurs de jeu vidéo (2019 Developer Satisfaction Survey - DSS). Ouvert à toute personne impliquée dans l'industrie du jeu vidéo à titre professionnel ou universitaire, ce sondage effectué régulièrement depuis 2014 offre une vision intéressante du métier. Traitant une large de gamme de sujets pouvant impacter le quotidien des développeurs (salariés, étudiants ou indépendants), la mouture 2019 de l'enquête montre des motifs d'espoir tout en mettant en valeur des axes d'amélioration de plus en plus importants.
Certaines données sont très encourageantes
L'enquête menée par l'IGDA montre en premier lieu une nette diminution de la quantité de travail demandée aux développeurs. Les chiffres traitant des salaires et du temps de travail du panel prouvent en effet un progrès sur les deux années passées (Le DSS de 2018 n'ayant pas été effectué). Le pourcentage de développeurs confirmant avoir des périodes de crunch a diminué de 10% en deux années (41% contre 51% en 2017) pendant que les heures supplémentaires non catégorisées comme crunch diminuent elles aussi de 9% (35% contre 44% en 2017).
Dans le même temps, l'industrie du jeu vidéo a mis en place de plus en plus de politiques anti-discrimination. Ayant augmenté de 14% en deux ans d'après le panel interrogé, les politiques visant à lutter contre la discrimination n'ont jamais été aussi importantes. Que ce soit à propos de politique d'embauche égalitaire ou sur le sujet du harcèlement sexuel, les chiffres sont encourageants. En effet, les données confirment que les politiques d'égalité des chances à l'embauche sont appliquées par 61% des entreprises (contre 49% en 2017). Dans le même temps, les entités visant à réduire le harcèlement sexuel représentent 64% des sondés contre 48% en 2017.
L'indépendance de plus en plus convoitée par les développeurs
Un autre point sondé lors de cette enquête est l'attractivité des entreprises dans le domaine. D'après les chiffres dévoilés lors de ce questionnaire, 6% des sondés aimeraient créer et donc travailler dans leur propre studio. L'essor des jeux indépendants donnant de plus en plus d'idées d'émancipation aux développeurs, il est intéressant de noter que, mise à part Nintendo, les grands groupes semblent de moins en moins attractifs (+6% pour Nintendo prenant la tête de ce classement avec 10%, loin devant les 5% de Blizzard ou encore les 4% de Bethesda).
L'industrie a cependant encore à faire
Si certains des résultats de ce sondage sont encourageants pour la communauté, plusieurs autres chiffres sont inquiétants, voire effrayants pour la vision que donne l'industrie. En effet, si comme mis en valeur précédemment, de plus en plus d'entreprises mettent en place des politiques anti-discrimination, leur application laisse encore à désirer. Les résultats présentés par l'IGDA confirment que le sexisme et le racisme ont augmenté de 15%, que ce soit chez les gamers ou sur le marché du travail. Des données alarmantes pouvant certainement être mises en corrélation avec la diminution drastique des conditions de travail générales (73% des sondés disent travailler dans de mauvaises conditions contre 54% en 2017).
L'ensemble des résultats de cette enquête est à retrouver dans le rapport publié par l'IGDA qui a également créé une infographie pratique pour rapidement retrouver les informations récupérées.