WWE2K : Take Two devant la justice pour une affaire de tatouages copyrightés
Bien connu des fans de catch, Randy Orton est un habitué du casting des jeux WWE2K. Connu aussi bien pour ses performances que pour son coté "bad boy", le champion est représenté dans les différents titres de la franchise avec ses tatouages caractéristiques. Signes tribaux, colombes, crânes, rose, autant d'œuvres nées de l'aiguille de l'artiste tatoueuse Catherine Alexander et qui vont faire désormais l'objet d'un procès pour violation de copyright. Contre toute attente, la motion de demande de jugement de l'artiste a été accepté le mois dernier par un tribunal américain.
Une première jurisprudence non suivie d'effet
Take Two ne s'attendait pas à une telle décision. En mars dernier pourtant, l'éditeur américain de la série avait obtenu gain de cause dans une affaire similaire concernant la reproduction des tatouages des basketteurs LeBron James, Kenyon Martin et Eric Bledsoe dans les jeux NBA 2K.
Le juge de l'état de New York avait alors considéré que la représentation des tatouages dans le jeu n'étaient pas identique aux œuvres originales et que même dans ce cas, cette utilisation ne constituait qu'un point de détail (de minimis) et une interférence raisonnable avec le droit d'auteur.
Des tatouages protégés, reproduits à l'identique
Concernant Randy Orton et ses tatouages signés Catherine Alexander, les juges de l'Illinois en ont décidé autrement. Le tribunal a en effet considéré que l'artiste tatoueuse détenait bien des droits d'auteurs sur cinq de ses œuvres ancrées sur la peau du catcheur. Œuvres reproduites à l'identique par les développeurs sans le consentement de Catherine Alexander.
Contrairement aux juges New Yorkais, la cour de l'Illinois a cette fois écarté l'argument de minimis et a fondé avant tout sa décision sur la présence non autorisée de créations protégées, représentées ostensiblement dans le jeu et de manière entièrement identique aux œuvres originales.
Un décision à surveiller pour les studios
En revanche, la cour a admis qu'il y avait encore un litige d'ordre matériel sur l'évaluation du préjudice subi par Catherine Alexander en raison de cette violation du droit d'auteur. Il faudra donc attendre la décision du futur "summary judgement" pour avoir le fin de mot d'une affaire qui pourrait avoir de lourdes conséquences.
Si Catherine Alexander obtenait gain de cause, les développeurs de simulations sportives pourraient être amenés à renoncer à certaines représentations trop réalistes de leurs modèles pour éviter les contentieux avec de nombreux artistes tatoueurs.