Blair Witch - Une balade forestière pas très idéale
Blair Witch est le dernier né du studio Bloober Team principalement connu pour les jeux Layers of Fear et Observer. Le jeu est sous licence de la série de films éponyme et se passe en 1996 soit deux années après les événements du premier opus.
Promenons nous dans les bois, pendant que Peter n’y est pas
Vous jouez Ellis, un ancien agent de police se joignant aux recherches pour retrouver Peter, un enfant disparu dans la forêt de Black Hills. Accompagné de votre fidèle chien Bullet, vous devrez trouver les moindres indices pour tenter de secourir Peter.
Cependant, vous êtes dans la même forêt étrange où des étudiants ont disparus deux années auparavant. Des événements étranges s’y déroulent et le passé d’Ellis va se rappeler rapidement à lui par le biais de psychoses.
Blair Witch, une ambiance trop noire
Si les mécanismes de l’horreur fonctionnent mieux dans le noir, cela ne fait pas tout. Les développeurs ont décidé, peut-être à tort, de rester proche des films. Exit donc les ambiances à l’intérieur de maisons ou appartement de Layers of Fear ou Observer et bonjour la forêt dans la nuit noire que même votre lampe torche ne pourra parfois percer.
Les images de l'article sont des images promotionnelles, le jeu lui même est bien plus sombre
C’est bien ici l’un des soucis du jeu. Il arrive bien souvent de ne rien voir, soit par manque d’arbres et donc de surface sur laquelle s’arrête le faisceau de votre lampe ou au contraire, d’avoir l’impression de nager dans les buissons. Ajouté à cela certains moments où les développeurs ont décidé que votre lampe clignote ou baisse en intensité et vous comprenez qu’il arrive vraiment souvent de ne rien voir. Et ce n’est pas la vision nocturne de votre caméra qui vous aidera car, de façon réaliste, la luminosité reste faible et il est nécessaire d’avoir une surface pour que le capteur puisse en refléter une image.
Les moments pouvant vraiment faire “peur” sont les quelques instants du jeu où des créatures, effrayées par votre lumière, s’attaqueront à vous. Mais ces moments ne sont qu’une peur sur l’instant d’ennemis presque invisibles. Ils ne valent donc pas l’intensité horrifique des longs moments où ils ne sont pas présents (dont l’ambiance sonore très réussie m’a rendu impossible le fait de jouer au jeu au casque).
Gameplay
Blair Witch se joue à la première personne et vous êtes équipé de plusieurs objets vous servant tout du long du jeu. Une lampe-torche, un téléphone portable (de 1996, ne vous attendez pas à un iPhone mais plutôt un Nokia 3310 avant l’heure), un talky-walky, un sac à dos (où vous retrouverez votre inventaire) et une caméra (possédant une vision nocturne).
L’usage de la lampe torche est assez évident, tout comme celui du sac à dos. Votre téléphone portable et talky-walky serviront principalement à développer votre personnage et l’histoire qu’il vit, mais la caméra sera un outil de votre progression. Vous trouverez parfois des cassettes permettant d'avancer dans votre recherche mais aussi des cassettes au couvercle rouge permettant de modifier la réalité. En effet, en regardant ces cassettes et en faisant pause aux bons moments, certains éléments disparus peuvent apparaître aux yeux d’Ellis, comme une porte ouverte précédemment fermée ou un indice qui n’était pas présent quelques instants avant.
Ellis est accompagné d’un chien, Bullet, et celui-ci vous aidera à trouver votre chemin. Lui faire sentir certains objets le mèneront sur une piste, vous obligeant à lui courir après. Mais il vous aidera également contre les monstres cités dans la partie précédente sur l’ambiance. Bullet aboiera et se tournera dans la direction de ces ennemis et il vous faudra les éclairer pour les faire partir. S’il s’éloigne de trop, la psyché d’Ellis flanchera et Bullet pourrait également avoir des problèmes. Une simple pression de touche l’appellera, vous permettant de savoir, à son aboiement, dans quelle direction il se trouve, et vous l’appellerez souvent. Une fois proche de vous, vous aurez la possibilité de lui donner trois ordres différents : cherche, pas bouger et reste ici, mais également de le réprimander ou de le caresser, ce qui peut modifier son comportement vis-à-vis de vous.
Une direction artistique plutôt belle et une ambiance sonore somptueuse
Déjà un peu annoncée dans la partie ambiance, le jeu est très sombre et certainement même trop. Pourtant, ce que l’on peut voir est de très bonne facture, les cinématiques sont bonnes également, le jeu lui même est beau, ce qui est d’autant plus dommage de ne pas y voir grand chose.
La part sonore est vraiment le point fort. Jouer au casque fera résonner dans votre têtes les chuchotements de voix sépulcrales ainsi que les bruits naturels de la forêt titillant vos instincts de peur. Comme je l’ai écris, je n’ai pas pu jouer au casque à cause de cette ambiance, ce qui ne m’a pas empêché d’en être affecté.
Un avis presque positif sur ce titre
Layers of Fear et Observer m’ont provoqué des frissons tels que je n’ai pas pu passer les premières minutes du premier et ai fini le second non sans mal. Pourtant, ces deux jeux montrent bien plus leur environnement que Blair Witch. Ce dernier n’est pas un jeu qui fait vraiment peur en soit, même si je n’ai pas joué au casque, la peur seulement engendrée par l’ambiance sonore n’est pas suffisante pour faire un “bon” jeu d’horreur.
En résumé, Blair Witch est un jeu sympa et beau touchant à la psyché d’un personnage principal faisant tout son possible pour sauver un enfant, mais assombrit techniquement par des passages d’errance trop longues et des phases “d’action” peu utiles pour le déroulé de l’histoire.