YIIK: A Postmodern RPG - Entre réalité et surréalisme
YIIK: A Postmodern RPG est un RPG sorti le 17 janvier 2019 et développé par Ackk Studios, les papas de Two Brothers. Vous incarnez Alex, témoin d’un enlèvement tentant de retrouver la victime. Mais le monde n’est pas ce qu’il paraît être. Accompagné d’autres personnes familiarisées avec le mysticisme vous parcourez des lieux plus étranges les uns que les autres. Cependant vous devrez avoir une certaine aisance avec la langue de Shakespeare car entièrement en anglais.
L’histoire très étrange de YIIK: A Postmodern RPG
Alex rentre chez ses parents après plusieurs années d’université. Une lettre se trouve sur la table basse, celle-ci vient de sa mère qui lui demande de faire les courses. Un peu agacé par cette lettre de bienvenue, Alex se dirige tout de même vers le magasin. Durant son parcours, il rencontre un chat aux moustaches telles celles de l’artiste Dali. Alors qu’il tente de le caresser, le félidé vole la liste de courses et s’enfuit jusqu’à une usine désaffectée.
En entrant dans les lieux, Alex se retrouve dans un monde onirique où la logique perd sens. Là où devraient se trouver des salles de machinerie se trouvent une successions de lieux étranges. L’un de ceux-ci se compose une île volante surmontée du pyramide portant un œil unique tel le symbole des illuminatis. Pour en sortir il faut à notre héros réactiver l'électricité de la cage d’ascenseur qui semble un peu perdue en ce lieu absurde. Pour ce faire il lui doit monter sur des étagères afin d’atteindre une porte qui l'amène sur la dite pyramide afin de mettre son doigt dans l’œil. Ce dernier pleure et le torrent d’eau active des turbines électriques connectées à l’ascenseur.
Ainsi, Alex arrive dans un endroit où se trouve une fille assise sur un arbre. Elle s’appelle Sammy et est la propriétaire du chat. Alex propose de l’aider à retrouver son animal de compagnie. La recherche est rapide et vient le moment de reprendre un ascenseur pour sortir. Mais c’est alors que ce dernier s’arrête, les portes s’ouvrant sur une vision de la galaxie. Des êtres humanoïdes composés de milliers d’étoiles emportent Sammy avec eux. Arrivant enfin à sortir du bâtiment et à rentrer chez lui, Alex se retrouve à consulter un site internet sur lequel se trouve une vidéo. Cette dernière montre Sammy, dans un ascenseur, se faisant enlever tel qu’Alex l’a vu en vrai. Ressassant une partie de la nuit ses souvenirs et la vidéo, il décide de retourner à cette usine pour retrouver la pauvre fille enlevée.
Cette enquête mènera Alex et les amis qu’il se fera durant celle-ci dans un niveau de conscience supérieur. La réalité qu’ils connaissent sera parsemée d’étrangetés métaphysiques aux décors surréalistes.
Un RPG au tour par tour actif
YIIK : A Postmodern RPG a des mécaniques classiques de RPG. Vous pouvez parcourir librement la carte du jeu pour aller de villes en villes tout en faisant face à des combats avec votre équipe qui peut aller jusqu'à quatre personnages. Les notions d’équipements et d’objets consommables sont aussi présentes.
C’est dans ses combats que le jeu arrive à se différencier. Certes ceux-ci se passent au tour par tour, mais vous n’aurez pas forcément le temps de poser votre manette. En effet, lorsque vous choisissez une attaque, une sorte de QTE se lance. Ces mini-jeux, différents pour chaque personnage et attaque, permettent de définir le nombre de touches que vous réalisez et donc le nombre de dégâts. De même que lorsque vous subissez une attaque, des QTEs se lancent pour savoir si vous vous prenez la totalité des dégâts, une portion réduite ou arrivez à esquiver.
Qui dit combat dit expérience, et ici vous ne gagnerez pas de niveaux automatiquement d’un combat à un autre. L’expérience gagnée par chaque personnage est gardée pour être dépensée. Après avoir accédé au donjon de l’esprit (Mind Dungeon) via un téléphone, ces appareils servent également à sauvegarder, vous aurez deux possibilités. Encourager les personnes de votre groupe à monter de niveau, ce qui dépense cent points d’expérience à leur total, ou alors monter Alex de niveau en entrant dans le donjon. Ce dernier est composé d’étages, un étage représentant un niveau, sur chacun d’eux se trouvent quatre portes. Pour chaque porte vous pouvez définir la caractéristique à augmenter, une fois la porte passée elle se verrouille et pouvez passer à la suivante. Changer d’étage vous demandera cents points d’expérience qui vous feront monter de niveau. Il vous est également possible de laisser le jeu choisir quelles caractéristiques monter en parlant avec le corbeau présent à chaque étage.
Une direction artistique et sonore en accords avec le thème
La direction artistique du jeu arrive à la fois à accentuer le côté pleins de vie de la réalité de part sa prédominance de couleurs vives. Mais aussi le surréalisme des mondes oniriques avec l’aspect à l’influence low poly. Les dialogues permettent eux de voir les personnages en dessins plus réalistes. On pourrait cependant regretter les légères saccades des animations donnant un effet stop motion si l’on y prête trop attention.
Côté sonore les musiques s’adaptent à l’ambiance de l’instant. Tantôt épique, tantôt électronique voire même dubstep, la musique du jeu fait mouche le plus souvent, exacerbant l’émotion que les développeurs ont souhaité donner aux scènes.
Anecdotes sur YIIK: A Postmodern RPG
- Ackk Studios a été critiqué pour s’être inspiré du décès d’Élisa Lam, dont l’un des éléments de l’enquête est une vidéo de surveillance de la victime dans un ascenseur.
- Le nom du jeu se prononce “Why two kay”, ce qui nous est dit au lancement de la partie.
- Le jeu fait de nombreuses références au monde du jeu vidéo en modélisant beaucoup de consoles comme la Playstation ou encore la Gameboy. De nombreuses affiches présentes sont des références à d’autres jeu, Alex porte un t-shirt sur lequel figure une référence au jeu Two Brothers du même studio. Turing du jeu 2064: Read Only Memories fait même une apparition dans le jeu.
Un avis plutôt positif sur ce titre
Malgré l’apparence dithyrambique de ce test, YIIK: A Postmodern RPG n’est pas exempt de défauts. Les combats sont assez intenses du fait de la demande d’attention permanente, mais également difficiles parfois, ces deux fait à cause des QTEs. Et bien trop souvent, les récompenses de ces mêmes combats ne donnent pas de récompenses suffisantes, même niveau expérience.
Le test ayant été réalisé sur la version Switch, il est à noter que cette version possède des chargements à chaque nouvel environnement ainsi qu’à chaque début ou fin de combat, qui peuvent durer trois à cinq secondes. Ce ne serait pas grave s’il l’on ne devait pas les subir assez souvent.
Au delà de ces soucis, le jeu reste plutôt sympa à jouer. L’histoire peut paraître plutôt compliquée car dense et explique des notions de métaphysique, mais reste très appréciable. Le grand point positif du jeu reste sa direction artistique cohérente et fortement appréciable. YIIK : A Postmodern RPG pourra vous tenir entre dix-huit et vingt-cinq heures selon votre degré de complétion.