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Rencontre avec Matthieu Muzy, fondateur de MaxEsport

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Nous nous sommes entretenus avec Matthieu Muzy qui a fondé, avec son frère, MaxEsport. Matthieu souhaite promouvoir la performance e-sportive à travers des produits conçus pour cela. Plongeons nous donc au cœur de l'ambition de ce jeune entrepreneur.

Bonjour Matthieu, pourrais-tu te présenter succinctement ?

Bonjour, je m’appelle Matthieu MUZY, j’ai 32 ans, j’habite en région parisienne et je suis le fondateur de la startup maxesport.gg le premier site e-commerce français dédié à l’équipement e-sport.

Quel est ton parcours ?

Une fois mon diplôme en poche comme je travaillais depuis déjà plusieurs années et que c’était le bon moment, j'ai décidé de prendre du temps pour moi. J’ai voyagé pendant presque un an dans une douzaine de pays.

De retour en France, j’ai trouvé un job en CDI dans une ESN dans laquelle je suis resté un an et demi. C’est à ce moment-là qu’avec mon frère on a commencé à travailler sur notre premier projet entrepreneurial : Knify. Voyant que le projet avait du potentiel et avec une volonté commune d’entreprendre, on a quitté nos jobs pour nous y consacrer entièrement.

Dans la continuité deux ans plus tard, nous avons commencé à travailler sur MaxEsport qui est en ligne depuis le 1er Septembre 2019.

Tu as co-fondé avec ton frère Antoine, MaxEsport. Comment en êtes-vous arrivés à cette idée ?

Quand on a décidé de lancer MaxEsport, nous étions déjà entrepreneurs et on cherchait un nouveau projet. On avait le sentiment d’arriver au bout du premier. Qu’on avait fait les 80/20 et qu’il valait mieux mettre notre énergie ailleurs.

On savait qu’on voulait rester dans le gaming et l’e-sport car c’est un secteur qui nous passionne, qui est en pleine expansion et qui promet encore beaucoup de choses à faire. Par conséquent, de nombreuses d’opportunités.

On a fait le bilan de ce que nous savions faire, de ce que nous voulions faire et de ce qui pourrait marcher. On avait plusieurs idées et on a fini par retenir celle d’un shop e-sport car il n’y avait pas de shop dédié à l’e-sport en France.

Nous avions déjà de bonnes bases en e-commerce, on savait créer un site, générer du trafic, de la conversion et assurer la logistique. Bref, on ne partait pas de zéro même si on a énormément progressé depuis.

Joues-tu aux jeux vidéo toi-même et si oui, lesquels ?

Oui depuis tout gamin j’ai toujours joué à des jeux vidéo, sur console mais surtout sur PC. Je joue à des styles de jeux très différents, surtout des jeux de stratégie/gestion, des RPG, des FPS et des jeux d’aventure. Bizarrement je n’ai jamais été attiré par les jeux de sport, alors que j’adore faire du sport et que j’en fais pas mal dans la vraie vie.

Je suis un joueur casual, je joue pour le plaisir. Je n'ai pas pour objectif de tout débloquer et de finir le jeu à 100% au dernier niveau de difficulté. J’aime bien jouer en ligne mais je ne suis pas très bon. Mon frère (et associé) par contre a un vrai niveau notamment sur Counter-Strike où il a été semi-pro.

Mais en réalité, j’ai de moins en moins de temps à y consacrer ces dernières années. C’est assez frustrant surtout quand je vois les titres qui sortent en ce moment et l'arrivée des next gen.

Utilises-tu des produits et accessoires e-sportifs au quotidien ?

Oui nous sommes tous très bien équipés.

Matthieu Muzy - Maxesport

Quand tu es en mode startup, tu dois faire plus avec moins : chaque personne fait le job de trois. Il faut donc être organisé et productif. Le fait d’avoir un bon équipement t’aide à être plus productif. Au final, quand on travaille la grande majorité du temps devant un PC on a les mêmes besoins qu’un joueur et les meilleurs joueurs, ce sont les e-sportifs. C’est donc logique de s’en inspirer. Pour moi la base c’est un (très) grand écran et un bon siège gaming. Une souris ergonomique et légère pour ne pas avoir mal au poignet c’est bien aussi, par contre on a interdit les claviers mécaniques trop bruyants. Ensuite, des lunettes anti-lumière bleue et un casque sans fil qui isole du bruit en open space. J’ai aussi un hamac pour pieds pas très e-sport pour le coup. On boit même des boissons gamers qui apportent vitamines et minéraux et aident à la concentration.

As-tu eu le soutien d’autres personnes que ton frère pour monter ton activité ? Des sponsors par exemple pour te fournir, commencer avec une base de produits à vendre ?

On a toujours trouvé du soutien auprès de notre famille et de nos proches mais aussi de pas mal de gens de l'écosystème gaming/esport, qui ont cru en nous et notre projet.

Par contre, nous avons toujours compté que sur nous-même et été nos premiers supporters. Les gens peuvent t’aider à un instant donné sur un sujet précis mais c’est ta boite, c’est à toi de faire le job, personne ne le fera à ta place.

On fonctionne comme ça depuis le début, on commence par faire notre part sans rien demander, puis on montre des choses, ensuite les gens ont envie de te soutenir ou pas. Et si ce n’est pas le cas, on trace quand même et on ne prend rien pour acquis. Des marques et équipes ont refusé de travailler avec nous au début pour ensuite revenir d’elles-mêmes quelques mois plus tard.

La constitution d’un premier stock a été un véritable enjeu ! On savait qu’il fallait un maximum de références pour offrir du choix à nos clients (parmi des produits et marques choisies) mais on ne pouvait pas tout acheter et attendre de voir ce qui se vendait ou pas et puis on avait beaucoup d’autres choses à financer.

Nous avons donc utilisé tous les moyens à notre disposition, on a commencé en drop shipping quand c’était possible. Ainsi que négocié pour pouvoir acheter des quantités minimum sur chaque produit. Au début, on essayait d’acheter deux produits de chaque référence pour ne pas tomber hors stock au premier vendu. Sur le textile on ne prenait pas les plus grandes et les plus petites tailles. On a repoussé les délais de paiement au maximum pour essayer de vendre le plus de produits avant d’avoir à les payer...

C’était risqué mais on n'avait pas le choix et finalement on s'est plutôt bien débrouillés. En peu de temps, nous avons constitué un stock de +3000 références et nous connaissons maintenant notre rotation de stock. C’est donc beaucoup plus facile et on a gardé de bons réflexes.

logo-Maxesport-Gris

Sur quels critères sélectionnez-vous les produits mis en vente ?

Nous nous adressons à des joueurs en quête de performance, qui jouent beaucoup et jouent pour gagner. Nous proposons donc un catalogue de produits axés performance et plutôt haut de gamme. Avec quelques alternatives sur du milieu de gamme ayant un bon rapport qualité/prix. Nous nous interdisons tout simplement certaines marques ou produits qui ne correspondent pas à notre positionnement et image.

Nous avons une très bonne connaissance des marques et produits gaming. On sélectionne les marques leaders et les nouveaux entrants quand ils ont un positionnement intéressant et apportent des innovations avec des produits de qualité. Nous sommes d'ailleurs souvent les premiers à distribuer des marques et produits qui ne sont pas encore connus en France.

On fait beaucoup de veille sur les produits liés à la performance du joueur car c’est quelque chose d’encore assez peu développé. De même sur tout ce qui touche à la nutrition, ce sont des marchés émergents et nous pensons qu’il y a un beau potentiel.

Sur la partie merchandising d’équipes e-sports, nous avons pour objectif d’avoir le catalogue le plus complet possible sur un maximum d’équipes françaises et européennes. Nous rentrons systématiquement les nouveaux produits dès leur sortie, nous voulons clairement être identifiés comme les leaders.

Quels sont vos projets actuels et si tu peux en parler, ceux à venir ?

Sur le premier semestre 2021, nous allons consolider l’existant en ajoutant de nouvelles références au site et du contenu. En renforçant l'équipe, en continuant d’améliorer nos process et outils. Nous allons aussi travailler encore davantage notre SEO et l’autorité du site. En parallèle nous allons chercher des investisseurs pour accélérer notre développement et notre croissance.

Sur le deuxième semestre, nous mettrons l’accent sur la communication et l'acquisition client. Notamment grâce à de nouveaux leviers comme l’influence et l'affiliation sur les réseaux sociaux, Youtube ou encore Twitch. Nous travaillerons aussi sur deux sujets structurants. Une marque en propre et l'internationalisation d’une partie du shop avec un site en anglais.