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Everhood - Si Undertale était un jeu de rythme

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Vous aimez le 4:3, le character design incongru et vous avez le rythme dans la peau ? Prenez un peu de temps pour admirer le nouveau jeu de Foreign Gnomes. En effet, Everhood est sorti le 4 mars sur PC et Nintendo Switch, c’est sur la version de la console portable de Nintendo que je vais tester devant vos yeux ébahis par tous ces pixels ce petit jeu. Cet indie game à un petit gout de déjà vu, un aspect "undertalesque". Parvient-il à s’extirper du statut d’ersatz ?

De l’histoire, des réflexions et des blagues

Tout commence dans un bois sombre, un dénommé Red émerge difficilement. Il est complètement démembré. Pas de panique ni d’hémoglobine, notre personnage est un pantin de bois. Mais la situation ne s'arrange pas puisqu’un petit voleur, à la solde du terrible Gold Pig, profite du moment de faiblesse de la marionnette pour lui piquer son bras en le narguant au passage. Finalement Red se répare, décide d’aller récupérer ce qui lui appartient et de montrer de quel bois il se chauffe.

L’univers d'Everhood est complètement loufoque : une poubelle et un ATM qui parlent, un petit vampire, un Nosferatu enrhumé, des champignons et autres grenouilles marchandes. Bref, des personnages divers et variés. Le monde est interconnecté avec des portes qui permettent d'aller dans la forêt, la ville, le stade de karting, le cinéma... Tout ce beau monde respire la joie et la bonne humeur malgré l'ombre du méchant cochon qui plane au-dessus de cette joyeuse communauté.

Attention, le paragraphe qui suit l'image a un potentiel de spoil, bien qu'il ne révèle pas toute l'intrigue.Everhood - Gold Pig

Pourtant le rêve va vite virer au cauchemar en deuxième partie de jeu.  Sans trop rentrer dans les détails, Red se voit investi la mission de libérer chaque habitant de ce monde étrange, en les tuant. Ne vous inquiétez pas, des alternatives existent. Vos choix comptent beaucoup. En effet, Everhood compte plusieurs fins, bien que je n’en ai expérimenté qu’une. Le hub principal comporte des portes qui donnent accès aux différentes régions, il est possible de les visiter dans l'ordre de notre choix. L'expérience de chaque joueur, au niveau du scénario, sera donc différente.

Boom boom in the hood

Everhood - combat

Venons-en au dududuel !! Les affrontements se font en un contre un. Dans ces combats, il faut éviter les ondes musicales envoyées par l’ennemi en se déplaçant sur les différentes lignes, il y en a cinq en tout, ou en sautant au-dessus. La barre de vie de Red lui permet d'essuyer trois coups d'affiler, la santé remontant si on reste un certain temps sans se prendre de dégâts.

D’abord sans aucun moyen de riposter, il sera possible, vers la moitié du jeu, de canaliser les ondes de même couleur afin de les renvoyer sur l’adversaire. Cette mécanique tardive enrichit beaucoup le gameplay et enchainer les esquives et les coups sur de superbes OST fait son effet. Celles-ci sont électro, country, jazz ou encore rock. Il y en a pour tous les goûts.

Cependant, la structure des combats est bizarrement rythmée. Parfois les affrontements s’arrêtent alors qu’on croit qu’ils commencent enfin, parfois ils sont juste extrêmement punitifs.

Il faut tout de même reconnaître une véritable mise en scène à l’aide de couleurs, d’effets visuels et de déplacement de la caméra. Le feedback des impacts est bon. Pourtant, un souci subsiste. C’est que le joueur n’en profite pas vraiment. On est concentré sur le personnage afin de ne pas mourir, le champ de vision est donc réduit. C’est inévitable pour un jeu comme celui-là, Cuphead présentait le même problème. Everhood est très agréable à jouer mais il est plus facile à admirer quand on est spectateur.

Everhood - rassemblement

Everhood fait tout pour garder l’attention de son joueur. Des phases ponctuelles de jeu comme une séquence à la Mario Kart ou un jeu de plateau à la Donjon et Dragons viennent noyer le joueur dans une dose de nostalgie bien 90’s voire 80’s. Malheureusement, ces mini-séquences de gameplay sont souvent très courtes ou pas assez dépaysantes pour être marquantes.

Une mini-expérience difficile à la rejouabilité et l'identité fortes

Everhood - Piste de danse

L'expérience est est courte, comptez entre cinq et six heures pour venir à bout de votre première partie. Le jeu a été pensé pour être joué en difficile mais n'hésitez pas à faire l'aventure en mode normal, certains combats sont très difficiles.

L'ambiance n'est pas sans rappeler un certain jeu... Sa scène d'ouverture, son humour, son character design et sa structure sont du Undertale tout craché. Cela fait plaisir de voir la création de Toby Fox faire des petits. Malgré cela, Everhood arrive parfois à se créer sa propre identité. Le jeu est également très « méta » et empile les blagues et les coups de marteaux contre le quatrième mur sans qu’on se lasse trop du gimmick (surtout avec les points de sauvegarde).

Everhood laisse le joueur expérimenter, s’aventurer à des endroits où il n’est pas nécessaire d’aller pour terminer l’histoire. La façon d'appréhender le titre détermine le déroulement de l'aventure. Ainsi, malgré la linéarité apparente, la liberté est au centre du titre. Bref, j'ai senti une véritable cohérence dans ce monde déconnecté de la réalité. Je me suis senti beaucoup plus investi que nécessaire.

Everhood n'est pas un Undertale-like

Everhood doit beaucoup à son grand frère Undertale. Pourtant le réduire à son inspiration principale serait ignorer le travail d'orfèvres des développeurs qui livrent une expérience dépaysante et prenante malgré les problèmes de rythmes et le scénario opaque de l'aventure. Les musiques résonnent encore dans mes oreilles même quand je retire mon casque. J’y retournerais sans doute pour creuser cette histoire de fins multiples... Rejoignez-moi !