Sekiro: Shadows Die Twice - Apprentissage trop difficile ?
Au cœur d'un tumultueux débat autour de la difficulté dans les jeux vidéo, Sekiro: Shadows Die Twice, dernier bébé du studio From Stoftware, est un jeu complexe, merveilleux, exigeant et crispant à la fois. Un mélange complexe d'émotions qui se présente au joueur tenant la manette, les mains moites, guettant un Kanji rouge à l'horizon. Dans la lignée des précédentes productions From Software, Sekiro est un jeu difficile certes, mais pas injuste. Si le jeu possède quelques défauts, nous sommes face à un jeu grandiose, généreux dont on ressortira plus fort.
Une histoire d'honneur
Nous incarnons Loup, protecteur de l'héritier divin. Shinobi avide de vengeance et de rédemption après un échec cuisant. Bien que beaucoup plus bavard que ses prédécesseur, Sekiro n'en reste pas moins un jeu made in From Software dont les scénarios sont connus pour être brumeux. L'histoire peut paraître simpliste aux premiers abords, mais le talent des développeurs en terme de narration par l'environnement cache pas mal de secrets aux yeux des moins attentifs. La description ainsi que l'emplacement de certains objets nous en dira long sur les événements qui se sont déroulés. Les personnages rencontrés quant à eux, recèlent de nombreux secrets et pourront s'avérer surprenant. Un travail sur l'ambiance et l'environnement plus qu'un véritable récit direct. Encore faudra-t-il arriver au bout du titre et découvrir l'une des nombreuses fins qui nous sont proposées, c'est là que le gameplay entre en jeu.
Une discipline de fer
Sekiro: Shadows Die Twice est un jeu exigeant dont il faut prendre en main le gameplay. Incarnant un Shinobi, le résultat compte plus que la manière, cela se traduit dans le gameplay. Vous pouvez affronter honorablement vos adversaires où les faire tourner en bourrique en usant et abusant de leur point(s) faible(s) (voir nos guides sur le sujet). Effaçant le coté injuste des précédent Souls, où les ennemis n'avait aucune barre d'endurance et vous si, Sekiro approfondit son gameplay.
Deux barres constitueront Loup et ses ennemis. L'une, classique, représente la santé et l'autre représente la barre de posture. La posture représente visuellement le nombre de coups que l'on peut recevoir avant de se retrouver déséquilibré et être ainsi sensible à un unique coup, mortel. Certains ennemis demanderont d'attaquer directement la santé, en attaquant lors d'une faille dans la garde, pour ainsi limiter la régénération de la barre de posture. D'autres à l'inverse demanderont de s'attaquer à leur posture, pour les tuer une fois leur barre remplie. Pour se faire, il faudra porter des coups, parer au timing parfait les ennemis ou réagir correctement face aux coups imparables (sauter sur les ennemis lors d'un balayage, le contre Mikiri). Sekiro: Shadows Die Twice retranscrit à la perfection la sensation d'un vrai combat à l'arme blanche, où chaque erreur peut être mortelle, pour vous comme vos opposants.
Chaque ennemi est dangereux, le seul avantage que vous avez sur eux est l'apprentissage. Encore une fois, mourir fait partie du voyage et mourir servira à récolter des informations sur un ennemi coriace pour trouver une faille et le vaincre. Un savant mélange de persévérance, de discipline et de patience. La difficulté du titre s'en trouve justifiée, les trois valeurs au cœur du gameplay n'aurait plus aucun intérêt si les boss tombaient comme des mouches.
Un caméraman avide de saké
Nous avons vu que la difficulté n'était pas le défaut mortel de Sekiro: Shadows Die Twice. Le vrai problème est en fait technique et vient de la gestion de caméra. Les environnements et arènes de boss sont souvent réduits, pour forcer la rixe et non la fuite. Ce qui implique que la caméra se retrouve souvent dans des endroits improbables lorsque l'on se trouve près d'un mur ou d'un élément du décor. Pire, parfois ce genre de problème implique un délock de l'adversaire, le faisant sortir purement et simplement de votre champ de vision. Dans un jeu comme Sekiro, perdre un instant de vue l'adversaire et c'est la mort ou au minima subir d'importants dégâts. Un problème qui peut vite devenir frustrant au fil du temps. Mourir par erreur, oui, mourir à cause d'une mauvaise gestion de caméra, non.
Pour en terminer avec le coté technique, les graphismes sans être géniaux sont agréables. La direction artistique est, quant à elle, soignée et travaillée. Le style From Software se mariant à merveille avec l'ambiance du Japon Féodal. La bande son fait son travail, sans jamais atteindre la qualité d'un Bloodborne ou un Dark Souls 3, dommage.
Sekiro: Shadows Die Twice, trop difficile?
Sekiro: Shadows Die Twice est un très bon From Software, mieux, un très bon jeu. Passez au-delà de ce préjugé de la difficulté, jouez à Sekiro, persévérez et apprenez, vous en ressortirez avec un sentiment d'accomplissement très satisfaisant. Ses quelques problèmes ne sont qu’anecdotiques comparé au à la satisfaction apportée par le jeu. Il serait dommage de bouder un tel plaisir parce que c'est "trop difficile".