AI: The Somnium Files - Encore un bon visual novel !
Si le nom de Kotaro Uchikoshi ne vous dit rien, ce n’est peut-être pas le cas de l’une des précédentes séries de jeux dont il est scénariste et réalisateur, celle des Zero Escape. Ces jeux visual novel possédant de nombreuses fins et aux mécaniques d’escape game. De retour avec AI: The Somnium Files, Uchikoshi nous propose une enquête policière où vous pourrez parcourir les rêves de certains personnages.
L’histoire de AI: The Somnium Files
Vous êtes Kaname Date, un agent de police d’une section spéciale appelée ABIS. Vous arrivez sur une scène de crime, un manège d’une zone en quarantaine de votre ville. Sur l’un des chevaux de bois du manège se trouve la victime, Shoko Namadi, une de vos connaissances retrouvée décédée, l’œil gauche absent. En inspectant la scène du crime, vous retrouvez dans la colonne centrale du manège Mizuki, une enfant, la fille de Shoko, tenant dans ses mains ce qui semble être l’arme du crime et atteinte de mutisme post-traumatique.
Après quelques recherches le lendemain, la cheffe de Date lui demande de “psync” avec Mizuki pour découvrir ce qu’elle a pu voir sur la scène du crime au moment du meurtre. Le psync est une méthode de synchronisation développée par ABIS. Cette méthode permet à une personne, un Psyncer, d’entrer dans les rêves d’une personne afin d’en interpréter les événements et découvrir ce qu’il se cache dans sa mémoire. À partir de là, certaines synchronisations vous proposeront des choix, menant ainsi à des pans d’histoire différents et ainsi aux différentes fins, chacune développant une partie de l’histoire.
Date souffre d’amnésie, il ne se souvient de rien au-delà de ses six dernières années. Faire toutes les fins vous permettra de connaître toute la vérité, mais aussi d’en savoir plus sur son passé. Il est accompagné d’Aiba, une IA logée dans sa prothèse oculaire gauche, qui l’aidera dans son enquête, mais lui permettant également d’avoir par moments une vision à rayons-X ou encore thermique.
Visual novel, mais pas que
Les parties visual novel/enquêtes, sont assez classiques, tout en étant bien réalisées. Il vous suffit de trouver les différents éléments dans les décors pour faire avancer l’histoire, mais aussi poser des questions aux différents protagonistes. L’histoire n’avance que lorsque vous avez trouvé les éléments clés, dans les décors ou les dialogues, donc vous ne serez jamais “en retard” sur l’histoire. Il vous suffit de pointer sur un élément, ou une personne, pour interagir avec.
L’autre aspect du gameplay sont les phases de “psync” ou synchronisation. Durant ces phases, vous serez au contrôle de la forme humaine d’Aiba (l’IA accompagnant Date) dans le rêve de la personne avec qui Date se synchronise. En l’espace de six minutes, vous devrez résoudre un certain nombre de puzzles afin de découvrir dans ce rêve les bribes de mémoire de la personne, qu’elle soit témoin, victime ou suspecte. Mais ne vous attendez pas à une logique “réelle”, vous êtes dans un rêve, vous devrez donc réfléchir comme tel. Certaines de ces synchronisations vous proposeront des choix de résolutions, amenant ainsi à de nouveaux embranchements de l’histoire.
À tout moment, vous pouvez accéder à la “carte” des embranchements, et revenir à un moment de l’histoire pour trouver un autre chemin, ou le poursuivre. Certains morceaux étant verrouillés tant que vous n’avez pas plus avancé vers une autre fin.
Une très belle direction artistique
Comme pour la série des Zero Escape, AI: The Somnium Files possède une direction artistique très manga. Si les portraits des personnages, lorsqu’ils parlent, sont affichés en 2D, le reste du jeu est dans une 3D de bonne facture, chaque environnement étant très bien travaillé tant techniquement que d’un point de vue ambiance.
Côté sonore, nous sommes sur des musiques d’ambiance qui accompagnent parfaitement les situations. Le jeu présente un doublage en anglais plutôt convainquant, mais si vous préférez avoir les voix japonaises, c’est tout à fait possible.
Un avis très positif sur ce titre
Ai: The Somnium Files est l’un des visuals novels à l’histoire la plus passionnante que j’ai pu jouer. Chaque embranchement de l’histoire amène un aspect différent, permettant de comprendre tout l’ensemble. On peut voir les phases de synchronisation comme des escape games chers à la série Zero Escape de Uchikoshi. Ces phases sont innovantes du fait de posséder leur propre logique qui vous déroute souvent tant ce qu’il se passe dans les rêves peut être… étrange. Il vous faudra entre 25 et 30 heures pour finir le jeu. Attention cependant, le jeu n’est pas disponible en français, il vous faudra de bonnes bases en anglais pour y jouer.