Dandara - Un Metroidvania de murs en murs

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Sorti en février 2018, Dandara est un Metroidvania développé par Long Hat House et édité par les brésiliens de Raw Fury. Disponible sur Android, iOS, Linux, macOS, Windows, Nintendo Switch, PlayStation 4 et Xbox One, le jeu se veut original par les déplacements de son personnage principal. Dandara est un jeu qui joue avec les bases acquises par les joueurs depuis toujours. Cette originalité tient-elle le coup sur le long terme ? Nous y répondons en quelques lignes.

Oubliez vos acquis !

Les premières minutes de Dandara sont déroutantes. Le jeu propose une introduction très succincte et vous demande directement de prendre le contrôle de Dandara, une femme aux pouvoirs mystérieux. Si le début de jeu est très avare en scénario il nous permet de comprendre rapidement la grande originalité du titre.

Un déplacement particulier

Impossible pour Dandara de se déplacer ou de sauter (même sur place). Cette dernière se déplace exclusivement en dashant de murs en murs. Pire encore, les murs sur lesquels Dandara peut se placer sont spécifiques et les déplacements de l'héroïne se doivent d'être en diagonale.

Si les premières secondes sont au mieux déroutantes, le game-design adapté et les aides de gameplay (flèche indiquant la direction du mouvement de Dandara, tolérance du jeu sur les mouvements) permettent au joueur de contrôler Dandara rapidement.

Test Dandara - déplacements Le game-design aide à appréhender les mouvements du jeu

Dandara n'est pas sans défense

En plus de ses possibilités de déplacements originaux, Dandara a de quoi se défendre. Effectivement, armée d'un pistolet à charger et permettant d'occire ses ennemis et activer des mécanismes, l'héroïne devra affronter de nombreux dangers. Dash, tirs multiples ou encore tirs à tête chercheuses, les ennemis que Dandara croisera compliqueront fortement ses déplacements.

Une difficulté exponentielle

Si la courbe de difficulté du jeu est adaptée en début de partie et permet donc au joueur de prendre en main ces contrôles aisément, elle se perd lors de la deuxième partie du titre. Le jeu devient rapidement difficile et la dextérité des joueurs est rapidement mise à l'épreuve.

L'exploration nous perd dans le mauvais sens du terme

L'autre grande difficulté du jeu vient de sa demande d'exploration. La carte du jeu volontairement imprécise demandera au joueur de fouiller tous les recoins des différents environnements.

Si le principe est habituel pour Metroidvania, Dandara peut perdre les joueurs impatients. De par ses mouvements de caméra et ses choix de game-design, Dandara demande donc au joueur un grand sens de l'orientation qui pourra frustrer certains.

Finalement peu d'originalité

Test Dandara - Direction ArtistiqueQuelques bonne idées dans les premières heures de jeu…

À l'instar de beaucoup de jeux du genre, la mort dans Dandara est régulière. Reprendre le contrôle de l'héroïne au dernier point de contrôle pour aller récupérer son cadavre fera partie intégrante des heures de jeu du joueur. Grâce à un game-design intelligent, Dandara réussit à rendre le tout peu frustrant pour un joueur un minimum impliqué, du moins dans les premières heures de jeu. Le tout étant organisé autour d'une direction artistique sympathique (bien que se répétant souvent… Ce qui n'aide pas à l'orientation), Dandara propose des premières heures de jeu très agréables.

… Rapidement gommées par un cheminement trop classique...

Après les quelques premières heures du jeu et les premiers boss éliminés (boss excellents au demeurant), on atteint vite la limite de Dandara. En effet, passée la surprise initiale des mouvements, on comprend vite que le jeu n'est pas si original et reprend finalement les principes des Metroidvanias classiques. Vous découvrez une nouvelle partie du monde avec de nombreux passages fermés. Vous atteignez un boss, vous le battez, vous récupérez un nouveau pouvoir permettant d'ouvrir de nouveaux passages et ainsi de suite.

Test Dandara - Boss Les bosses sont clairement l'un des points positifs du jeu

…Surtout face à une concurrence féroce !

Si le principe même du Metroidvania est difficile à bouleverser, Dandara fait vraiment le minimum sur le sujet. Les pouvoirs que l'héroïne débloquera au fur et à mesure de son avancement sont très peu originaux. Lorsqu'ils ne sont pas un nouveau projectile pour votre arme, ils sont des pouvoirs passifs ne servant au final que de clés pour avancer dans le monde. Le jeu proposant au départ un principe extrêmement original se perd finalement dans un classicisme décevant (rendant même le principe des mouvements de Dandara finalement frustrant). Pire encore, ce côté classique met d'autant plus en exergue les défauts du jeu devant ses excellents concurrents.

Dandara ou la frustration réincarnée

Difficile de ne pas sortir frustré après la dizaine d'heures de jeu nécessaire pour finir Dandara. Plutôt joli et original dans sa direction artistique durant les premières heures, le jeu propose des environnements se répétant finalement rapidement. Proposant un mode de déplacement original, Dandara se perd au final dans un gameplay très classique et ne proposant que trop peu d'améliorations par la suite. Devant un marché à la concurrence féroce (Hollow Knight, Ori and the Will of the Wisps, etc.), il est difficile de conseiller Dandara. Si vous êtes un grand fan de Metroidvania, le jeu pourra vous intéresser lors des ses premières heures, mais la frustration induite par les quelques mauvais choix des développeurs n'en font finalement qu'un jeu moyen.