Days Gone - Un mélange de gameplays plutôt réussi
Days Gone est un jeu d’action-aventure en monde ouvert sorti le 26 avril 2019 en exclusivité sur PS4. Vous êtes Deacon St. John, Drifter parcourant les routes de l'Oregon deux années après le début de l’apocalypse transformant la majorité des États-Unis d’Amérique en mutants. Trois années après son annonce durant l’E3 2016, nous avons enfin pu découvrir ce titre prometteur, mais qu’en est-il vraiment ?
L’histoire de Days Gone
Le jeu démarre sur une séquence où Deacon, Sarah (sa femme), et Boozer (son meilleur ami) arrivent sur un toit pour être évacués par un hélicoptère du NERO, l’agence qui a pour but de “répondre” à ce type de crises nationales. Cependant on leur annonce qu’il ne reste que deux places, sa femme et son meilleur ami étant blessés, Deacon décide de laisser partir sa femme et de rester avec Boozer pour l’aider à survivre.
Deux années après, Deacon et Boozer sont sur les routes, ils sont devenus des Drifteurs. Des nomades, qui survivent dans le no man’s land comme ils le peuvent en cherchant à ne pas s’attacher à un camp. Ce qui n’empêche pas certains d’aider ces dits camps, ce qui est le cas pour nos deux motards. Vous apprenez également que le camp où Sarah a été envoyée il y a deux ans est tombé peu de temps après, annihilant l’espoir de notre protagoniste de pouvoir la retrouver.
Vous allez ainsi devoir aider les camps de la région, en les protégeant des autres hommes ou des mutants. Mais votre propre histoire va progresser également, vous apprendrez rapidement qu’un homme, celui qui a pris Sarah dans son hélicoptère, a survécu. C’est ainsi que malgré les signes, Deacon regagne espoir et est prêt à tous les dangers pour le moindre indice de la survie de sa femme.
Un gameplay largement emprunté mais maîtrisé
Plus que de la simple inspiration, il est clair que Days Gone reprend des systèmes d’autres jeux. Le monde ouvert avec des lieux à débloquer pour permettre le voyage rapide rappelant beaucoup de jeux récents, le système de combat et de craft proche d’un The Last of Us. Mais ce ne sont pas les seuls éléments et il serait contre-productif de faire une liste exhaustive de comparaisons au vue de la qualité de réalisation.
La carte de Days Gone se compose de plusieurs zones, chacune contenant un camp allié qui vous servira de hub central. Une très bonne idée se trouve dans le fait que chaque camp ne propose pas les mêmes services, certains ne permettent pas d’améliorer votre moto tandis que d’autres ne proposent pas d’armes à l’achat. Le système économique est fait de sorte que vous n’avez pas d’argent sur vous, chaque mission augmentera votre crédit auprès du camp qui vous l’a donné. Impossible donc de cumuler de l’argent dans une zone pour aller dépenser dans une autre, ce qui, en temps d’apocalypse, est tout à fait crédible. Il est également à noter que chaque mission ou prime récoltée augmentera l’indice de confiance envers vous auprès du camp, chaque palier de confiance passé débloquera de nouveaux éléments d’achats, tant pour les armes que pour votre moto.
Le système de combat est relativement simple et commun, mais il fait très bien son travail. À noter que vous pouvez activer, lorsque vous visez, une jauge de concentration ralentissant le temps tant qu’elle n’est pas vide. Votre arsenal se compose d’une arme de corps à corps, d’une arme de poing (pistolet), une principale (fusil) et une spéciale (sniper ou arbalète).
Le craft est également assez simple, dans la roue de choix des armes et objets, une simple pression du bouton R1 permet de créer un objet dont vous avez les plans de fabrication et les matériaux nécessaires à sa confection.
Days Gone possède une part de RPG dans le sens où il vous est possible de gagner de l’expérience pour acquérir de nouvelles compétences améliorant vos capacités de survie, tant de façon offensive que de support. Deacon possède également trois caractéristiques qui ne s’augmentent pas via cette expérience mais en utilisant des injecteurs dans les baraquements abandonnés par le NERO, la santé, l’endurance et la concentration.
En les séparant, les emprunts sont nombreux, mais cela n’empêche pas la formation d'un tout cohérent et suffisamment bien réalisé pour ne pas être rébarbatif. Cependant, la conduite à moto est parfois difficile. Sa tenue à la route dépend des conditions de la météo dynamique, et il n’est pas rare de rentrer en collision avec les épaves de voitures et camions jonchant la route ou autre obstacle.
Des mutants plutôt que des zombies
Dans ce jeu on ne parle pas de zombies mais de mutants. Loin des morts-vivants de Romero, on s'approche plutôt des infectés de 28 jours plus tard. Ici, vos ennemis décérébrés ne traîneront pas la patte dans votre direction en vous voyant, ils courront vers vous. Même si leur présence est au même titre que les zombies de Walking Dead, pour le contexte, il n'empêche qu'ils restent une vraie menace.
Se retrouver face à un ou deux mutants n'est pas problématique, mais ne serait-ce qu'un petit groupe commence à être tendu. Ceux-ci n'attendent pas que vous fassiez un duel avec un congénère avant d'envoyer le suivant, ils tentent tous de vous attaquer en même temps. Si vous êtes poursuivi par un groupe, fuyez. Être frappé vous ralenti et vous risquez d'être submergé, réduisant votre vie à zéro en moins de temps qu'il ne faut pour dire "Deacon St. John".
Il existe plusieurs types de mutants, du basique au colosse fort et résistant, en passant par l'adolescent sournois. Mais les humains ne sont pas les seuls à avoir muté, alors attention à vous, car au détour d'un virage, vous pourriez bien être poursuivi par exemple par un loup, certains sont sains, d'autres bien plus enragés et assoiffés de sang.
Les hordes provoquent une vraie peur. À moins d'être vers la fin du jeu avec les équipements améliorés, il est préférable de ne pas s'en approcher, vous n'aurez pas assez de munitions. Ces hordes donnent vraiment une impression de marée déferlant sur vous, il est difficile de s'en défaire alors soyez prêt à courir un long moment en utilisant tout votre arsenal.
Une direction artistique et sonore plus que satisfaisantes
Ce test a été réalisé sur une PS4 de première génération, il est évident que pour éviter de très nombreux ralentissements, voire des blocages, il est préférable de jouer à Days Gone sur une PS4 Pro. Mais la console non boostée aux hormones permet tout de même d’apprécier la grande qualité et le soin apporté à l’univers du jeu. Celui-ci est tout à fait convainquant et beau. Les jeux de lumière sont magnifiques, les jours sont accueillants et les nuits poussent à la prudence.
Du côté sonore, des musiques sont présentes lors de moments clés de l’histoire, mais le plus souvent ce sont des effets sonores qui vous accompagnent. Le moteur de votre moto, les hurlements des mutants ou de vos ennemis humains augmentent l’ambiance pesante de cet univers post-apocalyptique.
Trois défauts notables
Pour Bend Studio, les pères de la licence Syphon Filter et des portages Vita de Uncharted, ce n’est cependant pas la copie parfaite :
- À la différence de nombreux jeux avant lui, il contient de nombreux chargements, ce qui est nécessaire oui, mais qui ne sont pas habilement dissimulés comme dans un God of War. Chaque cinématique sera précédée et suivie d’un fondu au noir de plusieurs secondes, et il y en a beaucoup.
- Certaines missions sont rébarbatives, principalement vers la fin du jeu.
- Malgré son histoire passionnante si vous êtes sensibles à la thématique, elle a tendance à tirer sur la longueur, usant dans son dernier tiers de ressorts scénaristiques et obligeant à chaque changement de zone, quatre au total, à en refaire le tour pour y faire plus ou moins la même chose.
Un avis très positif sur ce titre
Days Gone fait parti de ces jeux sortant sur la fin de vie des consoles, comme un condensé des bons points des jeux sortis sur cette génération. Le jeu est magnifique, on se plonge avec plaisir dans son histoire, et même s’il n’est pas original, son gameplay connu permet de le maîtriser rapidement. Certes cela ressemble à un simple melting pot, mais il est pas nécessaire d’être innovant pour être convainquant. Le plaisir d’y jouer éclipse ou tout du moins atténue les défauts, comme une éraflure sur le réservoir d’une moto n’enlève pas le délice de la conduire.