Derrière l'écran - Nicolas Chaussy, Caster Esport : "j’essaie de transmettre des émotions comme si on vivait la course"
Sommaire
- Peux-tu te présenter ?
- Quel est ton parcours ?
- Quels événements as-tu déjà casté ? À quel moment t'es-tu dis : “je veux animer du sim-racing” ?
- Comment te prépares-tu à caster un événement comme la French Tour Competition ?
- Quelles sont les qualités essentielles pour devenir casteur ?
- Comment fais-tu pour caster un live de vingt-quatre heures ?
- Que penses-tu d’un événement comme la French Tour Competition ?
À l’occasion de la French Tour Competition, nous avons pu interviewer Nicolas Chaussy, caster de l'événement. Un métier de la scène esport qui fait beaucoup envier, de par son côté jovial et animé mais tenir un live en commentant ce n’est pas si simple, surtout quand celui-ci dure 24 heures.
Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Nicolas Chaussy, j’ai 33 ans, j’adore le sim-racing, le jeu vidéo et j’étais un grand sportif fut un temps, j’ai des petits problèmes de santé ce qui fait que je ne peux plus trop pratiquer. Heureusement le simracing me donne ces sensations que l’on ressent quand on fait du sport.
Quel est ton parcours ?
Alors j’ai commencé à jouer sur le premier opus de Gran Turismo quand j’étais petit, j’ai bien suivi la licence jusqu’au quatrième, un jeu auquel j’ai moins accroché. L’année de sa sortie, j’ai arrêté tout ce qui était simracing et je suis passé sur les FPS (Battlefield, Call Of Duty). Grâce à mes lives sur ces jeux j’ai réussi à débloquer une petite communauté.
Ce sont des amis qui m’ont poussé à caster, on me disait souvent : “tu viens caster en consultant avec moi”. Au bout de la troisième fois j’y suis allé et j’ai pris tellement de plaisir que Gran Turismo Sport, pour moi aujourd'hui c’est comme si j’avais deux jeux : simracing et caster.
Quels événements as-tu déjà casté ? À quel moment t'es-tu dis : “je veux animer du sim-racing” ?
Le moment où tout a commencé c’est en 2019, le premier IRL que j’ai fait avec un équipement très spartiate, un ordinateur, une box, on avait 17Mb pour pouvoir diffuser. On était tous regroupés dans une même salle, c'était comme aujourd’hui une compétition qui se déroulait sur vingt-quatre heures, aussi sur le circuit de Spa Francorchamps mais ce n'était pas sur la même voiture, on était sur une Bugatti.
C’est à ce moment-là que j’ai ressenti que je ne me lasserai jamais de ce métier, je peux toujours interagir avec les viewers, profiter avec eux et surtout essayer de retransmettre ma physionomie de course ou mon côté vraiment stratège. De fil en aiguille après les championnats, la montée en puissance de la chaîne, tout ça a créé une émulsion et ça me donne énormément de force pour continuer.
Comment te prépares-tu à caster un événement comme la French Tour Competition ?
C’est à la fois simple et compliqué car on ne sait jamais sur quoi on va tomber, premièrement en termes de personnes. Il faut savoir qu’à la base on était que deux, donc deux chaînes différentes, la GTS Boca et la BFR TV. J’ai pu créer mon network de casters sans pour autant dénoter le travail qu’ils font. C'est-à-dire qu’ils viennent sur l'événement, ils diffusent sur une de nos deux chaînes mais je veux qu’ils restent tels qu’ils sont d’habitude.
On a Brunox TV, GTilluzion, il y a Jeff et il y avait Hunter aussi mais il a dû remplacer un des pilotes de la BFR. On a beaucoup discuté du projet en amont, on s’est fait une petite timeline pour tout scinder et avoir les informations nécessaires.
Quelles sont les qualités essentielles pour devenir casteur ?
Le sourire, pour moi c’est la chose la plus importante car c’est ce qui donne une bonne image. Le bagout, il faut prendre du plaisir dans ce que l’on fait, moi aujourd’hui je suis passionné. Il y en a beaucoup qui créent des chaînes et s’improvisent casteur, mais ils ne font pas les choses comme ils le vivent et racontent juste ce qui se passe.
Aujourd’hui moi j’essaie de transmettre des émotions comme si on vivait la course en réel. Bien évidemment il faut aussi interagir avec ses viewers afin de se créer une communauté et ne pas la laisser à l’abandon.
Comment fais-tu pour caster un live de vingt-quatre heures ?
Comme je peux ! Actuellement (NDLR: pendant la French Tour Competition) j’ai mal aux talons, je bouge beaucoup. À la base je suis casteur mais j’aime bien animer donc me balader dans les box pour faire des interviews avec les pilotes ou les team managers moi ça me plaît beaucoup. J’aime beaucoup le contact humain donc j’en profite car on est tous réunis. Là j’étais debout pour que la voix porte plus, mais bon quand on commence à fatiguer, il faut s’asseoir. J’ai dormi trois heures cette nuit au total.
Que penses-tu d’un événement comme la French Tour Competition ?
Il manquait ça. Aujourd’hui je le dis honnêtement le simracing c’est une niche. Cependant, peu importe ce qu’on dit ou ce qu’on fait, même des amateurs sont capables de réunir des partenaires de cette envergure, Coca-Cola, BenQ, Swigg, Mazda…
Il y a quand même énormément de grands noms et si des entreprises veulent investir et qu’elles voient ça, ça va leur faire tilt tout de suite. Parce qu'ils vont voir qu'il y a quelque chose à faire, après il ne faudra pas faire n’importe quoi, parce que la communauté, c’est la nôtre !
Le sourire et la passion sont les principaux prérequis pour débuter en tant que casteur, métier encore méconnu du grand public. Il faudra encore quelques années pour que les gens s'intéressent de plus près au simracing, ce qui fera par la suite découvrir beaucoup de métiers pour les générations futures.