LIVE DU MOMENT

L'industrie du jeu vidéo confrontée aux coûts élevés des graphismes de pointe pour les jeux AAA

Sommaire
  • Les défis des studios AAA face aux coûts des graphismes de haute qualité
  • Les défis des studios AAA face aux coûts des graphismes de haute qualité

    Dans une série de déclarations récentes, plusieurs figures importantes de l'industrie du jeu vidéo ont exprimé leurs préoccupations à propos de l'incapacité des grands studios à gérer les coûts exorbitants liés à la création de graphismes de pointe. Ces problèmes sont exacerbés par les vagues de licenciements massifs observées ces deux dernières années et par la sous-performance de certains jeux AAA très attendus sur le marché.

    Les jeux de type « live service », connus pour générer des revenus importants lorsqu'ils rencontrent le succès, sont également devenus un terrain de plus en plus risqué en raison de leur modèle économique souvent perçu comme trop avide, ce qui a provoqué un rejet de la part de nombreux joueurs.

    Jacob Navok, ancien cadre de Square Enix, a exprimé à quel point les graphismes de haute qualité ne semblaient toucher qu'une frange limitée de joueurs, notamment ceux âgés de 40 à 50 ans. Selon lui, des jeux comme Minecraft, Roblox ou Fortnite continuent de dominer, et ce malgré des graphismes moins sophistiqués.

    Ce constat, bien que réducteur, reflète une réalité indéniable : de nombreux jeux populaires sont conçus pour être jouables sur du matériel peu coûteux, comme les téléphones mobiles ou des PC de bas de gamme. Les jeux du type action-aventure solo se limitent aujourd'hui souvent à des genres comme les Soulslikes ou les jeux gacha comme Genshin Impact, qui sont principalement accessibles via des ports sur des consoles anciennes ou des ordinateurs modestes.

    Pour la plupart des joueurs, l'idée de pousser leurs machines à leurs limites semble de moins en moins pertinente. Cette tendance se confirme avec les échecs retentissants de titres comme Suicide Squad: Kill The Justice League, qui a déçu tant au niveau des critiques que des ventes. Ce jeu, qui devait être la suite de la série très appréciée Batman Arkham, a finalement été transformé en un jeu de tir en ligne, un choix qui n'a pas répondu aux attentes des joueurs.

    Un développeur indépendant a exprimé des critiques acerbes sur l'état actuel de l'industrie, notamment en ce qui concerne l'adoption croissante de l'intelligence artificielle générative. Rami Ismail, co-fondateur du studio Vlambeer, a souligné la difficulté de prédire l'impact de l'IA sur la création de contenu, en particulier avant de comprendre d'où elle tirera ses données.

    Il a également mis en garde contre une possible direction de l'industrie vers des jeux plus courts, avec des graphismes moins sophistiqués, mais produits par des équipes bien rémunérées travaillant moins. Selon lui, cela pourrait offrir une lueur d'espoir à court terme, mais si cette tendance se poursuit, l'industrie pourrait subir un lent déclin.

    Au regard de l'insoutenabilité des pratiques actuelles dans les jeux AAA, où les bénéfices des dirigeants sont considérables tandis que la majorité des employés est sous pression, il semble que l'avenir du secteur soit en jeu. La question reste de savoir si des changements pourront être opérés et, dans ce cas, s'ils seront suffisants pour satisfaire les joueurs.