Miles a pas le morale(s)
Première surprise de la conférence révélant la Playstation 5, Spider-Man: Miles Morales faisait office de vitrine technologique pour la nouvelle console de Sony. Disposant d’un système de vente plus que complexe, le standalone d'Insomniac Games a fait son arrivée sur la Playstation 5 mais aussi sur PS4. Nouveau tisseur, cadre hivernal, que vaut ce standalone aux allures de triple A?
Une aventure à l'allure d'épisode filler
Le jeu se déroule un an après les événements de Marvel’s Spider-Man. On y découvre un Miles Morales fraîchement devenu Spider-Man aux côtés de Peter Parker. Les deux araignées vont combattre un Rhino enragé dans une introduction à la mise en scène soignée. Miles y découvrira ses pouvoirs bioélectriques lui permettant de venir à bout du Rhino à lui seul.
Peter lui annoncera alors qu’il quitte la ville pour un voyage professionnel aux côtés de MJ, laissant Miles Morales seul Spider-man de New York. C’est ainsi que débute ce court standalone (comptez une petite dizaine d’heures pour le terminer) au fort accent d’épisode filler pour patienter avant un Spider-Man 2.
L’histoire, sans être mauvaise, n’a pas le poids du jeu d’origine et manque cruellement d’enjeux et de vilains emblématiques (mis à part le Rhino qui reviendra à quelques occasions). La mise en scène est efficace et sublime le héros en devenir dans des scènes d’action qui n’hésitent pas à faire référence aux nombreux films sur le tisseur.
Une toile finement peinte
Nous avons testé la version Playstation 5 de ce Miles Morales. Le jeu profite des mêmes améliorations que Spider-Man Remastered et la différence saute aux yeux. Tout d’abord il vous faudra faire le choix cornélien entre 3 modes de rendus. Le premier s’oriente sur la performance et oublie le Ray-tracing et la 4K au profit d’un solide 60 FPS. Le mode fidélité fait l’inverse et met en avant le visuel mais le jeu tournera en 30 FPS. Enfin le dernier propose un compromis avec une résolution adaptative permettant de garder le ray-tracing et 60 FPS. Le choix se fera selon les goûts de chacun, même si un nombre de FPS élevé permet une fluidité plutôt bienvenue dans les mouvements.
De nombreuses vidéos comparatives montrent le travail des développeurs pour magnifier leur moteur de jeu et le résultat est réussi, le jeu est magnifique. La ville de New York (version hiver) est beaucoup plus détaillée et ravira les amateurs de mode photo. Mode photo qui, à la manière d’un Dead Rising, aurait pu être ajouté au lore du jeu, permettant par exemple à Peter de gagner des points en les soumettant au Daily Bugles mais je m’égare en idée de game design.
Un gameplay qui ne fait pas nouvelle génération
Le game design, encore lui, se calque sur l’aventure dont ce standalone est issu. Les missions principales s’enchaînent assez vite et les missions secondaires arriveront via une application développée par le meilleur ami de Miles, permettant à la population de demander de l’aide à l’araignée sympa du quartier.
Malheureusement une bonne partie des missions principales ne seront qu’un prétexte pour introduire un énième bidule à collectionner sur la carte. On retiendra uniquement la mission du Rôdeur qui consiste à rassembler des sons à travers de la ville pour créer des musiques et qui se rapproche un peu de l'univers hip-hop entourant Miles. Chaque son à collectionner rapportant un message audio développement la relation entre Miles et le Rôdeur. Mis à part ça, sauf si vous avez une collectionnite aigüe, tout cela est bien peu intéressant.
Les affrontements sont nerveux
Miles Morales reprend une large partie de la palette de mouvements de son aîné, on retrouve donc le classique et efficace système de combat hérité de la série Arkham. À cela viennent s'ajouter les pouvoirs spécifiques de Miles : l'invisibilité et la bioélectricité. Si la première reste assez anecdotique, la seconde amène un renouvellement agréable. L'électricité sera utilisée pour venir à bout de diverses petites énigmes qui consistent souvent à alimenter des générateurs pour ouvrir des portes mais aussi lors des combats.
Aux divers combos de l'araignée s'ajoutent des coups spéciaux, souvent dévastateurs, lié à la bioélectricité. Les combats sont nerveux et assez jouissifs, malheureusement avec l'avancée du scénario, des ennemis différents et de plus en plus nombreux viendront tâter des poings de l'araignée, rendant souvent les combats confus voire illisibles. Ajoutons à cela une caméra qui peine à suivre ces mouvements "next-gen" et le cocktail devient vite vomitif.
Miles Morales : un standalone dispensable
Spider-man: Miles Morales a beau se présenter visuellement comme un jeu next-gen, il n’en reste pas un moins un open-world comme on a pu en voir une multitude ces dernières années. Avec son lot d'objets à collectionner et de missions secondaires à enchaîner, Miles Morales reste coincé dans la toile du sacro-saint Open World. On espère vraiment un renouvellement pour la suite des aventures des tisseurs avec le Spider-Man 2 teasé par ce standalone.