Projection : First Light - Un théâtre de poésie
Projection : First Light est un jeu indépendant sorti le 29 septembre dernier. Développé initialement dans le cadre de la Global Game Jam en 2016, les créateurs ont décidé d’en sortir une version complète. Le jeu prend place dans un théâtre d’ombres.
Un jeu très attendu
Projection était un jeu très attendu, récompensé plusieurs fois pour son originalité :
- Finaliste Play by Play
- Sélection officielle du PAX AUS INDIE SHOWCASE en 2017
- Finaliste de l’indie prize au CASUAL CONNECT SEATTLE en 2017
Acclamé par la critique, le jeu a beaucoup fait parler de lui par son gameplay qui sort des sentiers battus. L’idée fut donc développée afin de créer un jeu complet et est le fruit de la coopération de 3 petits studios : édité par Blowfish studio, développé par Sweaty Chair et ShadowPlay Studios.
Afin de rendre leur petit jeu plus consistant, les créateurs se sont tournés vers un marionnettiste : Richard Bradshaw qui a bien voulu leur faire visiter son atelier et leur permettre de comprendre le fonctionnement d’un théâtre d’ombres.
A savoir qu’à l’origine, Michael Chu, père de Greta (personnage que vous incarnez) s’est inspiré de sa propre enfance afin de créer l’univers de Projection.
Un gameplay ingénieux…
Mais qu’est-ce que Projection First light ? Il s’agit d’un jeu de plateforme en 2D où vous incarnez Greta, jeune fille marionnette évoluant dans un univers fait d’ombres. Les ombres sont donc vos plateformes, vos murs, vos obstacles.
L’histoire est assez simple, suite à de grosses bêtises Greta s’enfuit et va donc vivre ses propres aventures au sein d’un théâtre d’ombres. A travers son périple, vous traversez différentes cultures et chacune d’entre elles présente un personnage éminent de son histoire. Sun Wukong - Roi des Singes pour la Chine par exemple.
Pour évoluer dans cet univers, vous prenez en main une lumière qui suit Greta. Cette lumière va ainsi modifier les ombres autour de vous. C’est à vous de mettre à contribution votre réflexion afin de détourner les différents obstacles. Projection se révèle donc être un jeu de puzzle plutôt simple mais assez rusé. La culture proposée par les différents pays (Indonésie, Chine, Turquie et Angleterre) est l’occasion de découvrir une petite évolution de gameplay en jouant sur les spécificités de ces derniers.
…Parfois un peu bancal
Ce qui en fait sa force, c’est très certainement la beauté de sa direction artistique, épurée et poétique. Tout comme son sound design qui est à l’image de l’aventure, très douce.
Cependant malgré des puzzles bien pensés, le jeu devient assez vite répétitif voire lassant. On trouve le temps long et nous avons qu’une hâte, passer à l’univers suivant. Par ailleurs, cette répétitivité est accrue par les casse-têtes qui sont parfois tatillons au millimètre près. Sans oublier les ombres qui ont aussi leurs humeurs. Comprenez par-là, qu’elles ne sont pas toujours très fidèles d’une minute à l’autre voire même buggées. Ce qui pose inévitablement problème pour votre personnage, le bloque et doit vous faire recommencer certains passages. Assez frustrant quand le propos du jeu est de se laisser porter par l’émotion qu'il vous procure.
Poésie inachevée
En bref, Projection First light est une douce aventure par laquelle on apprécie voguer entre les ombres et énigmes. La contemplation est de mise même si toutefois certains bugs nous écartent du jeu. C’est un jeu qui aurait mérité un peu plus de soin et quitte à raccourcir certaines parties, permettre de franchir plus de cultures.