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The Messenger - le fabuleux destin d'un ninja au-dessus des nuages

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Les métroidvania avec un look retro, ce n'est pas ça qui manque sur la scène indépendante. Les québécois du studio Sabotage avaient donc fort à faire en proposant The Messenger, un nouveau titre du genre à la sauce Ninja Gaiden. Le messager pourra-t-il atteindre son objectif ou sera-t-il condamné à rester dans l'ombre? A l'occasion de la sortie du premier DLC gratuit du jeu, intitulé Picnic Panic, la rédaction enfile ses habits de ténèbres et vous invite à découvrir The Messenger.

Un lundi au pays des Ninjas

Dans un village isolé au milieu d'un monde agonisant, un clan de ninjas se prépare à l'arrivée de l'armée des démons. La survie de l'humanité repose sur la venue d'un héros de l'Ouest qui viendra prêter main forte au clan. Alors que vous vous entraînez comme tous les jours avec vos camarades Ninja, et que le temps vous semble très long avant la venue de l'apocalypse, le roi des démons attaque votre village. Le héros de l'Ouest surgit et vous confie une mission. Vous devez amener un parchemin au sommet d'une montagne. Vous devenez alors le messager. L'aventure démarre donc de manière très classique avec une petite intro digne des jeux NES et une entrée directe dans le vif du sujet dans un style graphique résolument  8bits. Une fois dans la peau de votre héros, vous devrez progresser à travers des tableaux en scrolling horizontal, en évitant les pièges mortel et vous débarrassant des démons sur votre chemin.

Une ombre file dans la nuit...

Pour cela vous disposez de votre katana, de quelques shurikens et surtout de la technique du "saut du nuage".  Au cœur du gameplay du jeu, ce mouvement vous permet de réaliser un double saut que vous frappez un ennemi ou un objet. En observant minutieusement votre environnement et en calculant votre timing, vous pourrez alors traverser des zones entières sans jamais poser le pied au sol. Cette mécanique donne au gameplay un coté très aérien qui complète avec brio un maniement particulièrement léger et fluide. De mémoire de joueur, rare sont les titres du genre à proposer une maniabilité aussi agréable et satisfaisante. Plus tard, notre héros apprendra de nouvelles capacités, comme la faculté de planer, de grimper ou d'accrocher directement les murs avec un grappin pour encore plus d'acrobaties spectaculaires. Si vous ajoutez à cela des décors soignés avec des arrières plans sublimes, où soleil couchant côtoie cimes enneigées, l'évidence s'impose: bondir dans la nuit n'a jamais été aussi jouissif.

MESSENGER START

Ninja d'hier et de demain

Avec cette base simple, The Messenger permet au joueur de contrôler rapidement les enjeux et les fondamentaux de l'aventure. Et c'est la que que Sabotage Studio va lentement mais sûrement pimenter la formule pour s'éloigner de ses modèles. Tout d'abord par son humour. Très vite dans l'aventure, le jeu va s'amuser à briser le quatrième mur à coup de dialogues satiriques, qui rappellent un peu la saga Monkey Island, chère aux développeurs de Sabotage. Qu'il s'agisse des répliques du boutiquier, votre guide spirituel tout au long de l'aventure, ou de la répartie des nombreux boss que vous rencontrez, les bons mots ne manquent pas et donnent une identité supplémentaire au soft. Malgré cet humour très présent, le scénario n'est pas délaissé pour autant et prend une tournure de plus en plus complexe au fur et à mesure du jeu.

Le petit tour de force intervient une fois que vous avez complété la première partie de l'aventure. Un événement scénaristique modifie l'aspect graphique vous permettant d'alterner, à l'aide de portails dimensionnels, entre le présent et le futur de votre monde. Vous découvrez alors un nouveau The Messenger tout droit sorti de la Super Nes ou la mega drive avec des environnements en 16 bits. Le platformer se transforme alors en metroidvania où vous devrez revenir explorer les confins de votre monde présent et futur pour avancer et récolter les artefacts nécessaires à la poursuite de votre destin de messager. Si le fait d'alterner entre les dimensions n'est pas pas nouveau pour le genre, on retrouve par exemple ce procédé dans l'excellent Guacamelee, la différence graphique entre les deux univers est ici tellement frappante qu'elle donne un nouveau visage au jeu. Le même soin a été accordé aux musiques qui varient sensiblement entre le présent et le futur.

MESSENGER MUSHROOM

Le rythme de minuit

Et quelles musiques... Sabotage a fait appel a un spécialiste de la chiptune en la personne de Rainbowdragoneyes pour composer la bande son et le résultat est une totale réussite. Certains titres posent l'ambiance et invitent à l'exploration tandis que d'autres rappellent la dimension légendaire de votre aventure. Le travail de Rainbowdragoneyes est à son firmament lors des affrontements de boss qui parsèment le jeu. Avec leur design soigné et leur pattern original, ces ennemis redoutables constituent l'un des gros points fort du jeu. Il faudra s'armer de patience pour déterminer la meilleure façon d'en venir à bout mais la victoire n'en sera que plus satisfaisante. Ces démons sont à l'image du jeu dans sa globalité, jamais insurmontables mais très souvent exigeant. The Messenger n'est pas un jeu aisé mais il n'est pas punitif non plus, à la différence de certains épisodes de la saga Ninja Gaiden.

Picnic Panic : un décor estival

Le DLC Picnic Panic sorti le 11 juillet vous invite, un fois l'aventure finale terminée, à sauver un univers parallèle en péril. Si la continuité scénaristique n'est donc pas, à priori, de mise, cette extension aux allures estivales vous permettra de découvrir de nouveaux ennemis, de nouveaux environnements et bien sûr de nouvelles mécaniques de gameplay comme une phase de surf (avec option combat de Kraken) ou un combat de boxe dans la veine du mythique Punch Out. Vous retrouverez aussi de vieilles connaissances comme Ruxxtin le nécromancien. L'aventure est plus légère, les dialogues sans aucun sérieux et les décors sont plus lumineux que dans le jeu de base. Si Picnic Panic n'est pas très long, le contenu est dense et propose quelques challenges supplémentaires avec de nouveaux items optionnels à collecter. Ce DLC devrait, si The Messenger continue à afficher des ventes satisfaisantes, être le premier d'une série de trois, tous proposés gratuitement. Une jolie initiative de  la part de Sabotage Studio.

MESSENGER PICNIC

The Messenger : un métroidvania incontournable

De la même manière que Shovel Knight avait su rendre hommage aux anciens jeux de plate forme tout en proposant de réelles innovations et un univers original, The Messenger construit sur sa base rétro une voie bien à lui, en s'éloignant progressivement de ses inspirations pour devenir un jeu complètement unique. Passionnant manette en main, régal aussi bien pour les yeux que pour les oreilles, drôle et intelligent, ce titre s'impose comme l'un des meilleurs métroidvanias de ces dernières années. Si vous n'avez pas craqué l'été dernier, profitez de la sortie de Picnic Panic pour embrasser dès maintenant votre destinée de ninja.