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We Happy Few - Une joie limitée mais présente

Sommaire
We Happy Few est un jeu d’action-aventure sorti le 10 août 2018 sur PC, PS4 et XboxOne. Compulsion Games a lancé courant 2015 un Kickstarter afin de financer le jeu et récolté plus de 260.000 dollars. Les développeurs ont lancé en juillet 2016 leur jeu en early-access pour recevoir des avis sur leur jeu, et être transparent sur leurs volontés.

We Happy Few - Bobby Les Bobbys, toujours souriants même en vous frappant

Le contexte et le pitch de We Happy Few

Le jeu se passe dans un archipel, nommé Wellington Wells, aux inspirations d’une Angleterre dystopique des années 60. Durant la seconde guerre mondiale, l’Allemagne a occupée cet ensemble d’îles durant plusieurs années. Afin d’oublier les horreurs de ce passé il a été décidé d’instaurer la Joy, une pilule inhibant tout sentiment négatif. Cette gélule est devenue obligatoire. Toute personne n’étant pas dans un état perpétuel de bonheur se voit chassée par les habitants. Cependant, quelques personnes, qui sont appelés les Downers, ont arrêté leur traitement et ont trouvé refuge sur plusieurs îles. Ces dernières se retrouvent dans un état de dégradation avancée. Ces Downers, se souvenant les horreurs de leur passé, sombrent dans la dépression et parfois même la folie. Des barrages de contrôles sur les ponts entre chaque île évitent qu’ils puissent revenir dans les beaux quartiers.

We Happy Few - Personnages principaux Dans l'ordre : Sally, Arthur et Ollie

C’est dans ce contexte que vous commencez à jouer Arthur Hastings, censeur à la solde du gouvernement. Lors d’un moment où la Joy ne faisait plus effet, le personnage voit un article sur lui et son frère, ce qui lui remonte de tristes souvenirs. Là commence le jeu, voulez-vous prendre ou non votre dose de Joy ? Si vous répondez oui, fin du jeu, crédits, Arthur reprend sa vie de joie perpétuelle. Si au contraire vous n'en prenez pas, Arthur va traverser les bureaux où il travaille en se rendant compte de ce qu’il se passe vraiment. Une personne n’est pas revenue de “vacances”, une autre suspectée de ne plus être sous traitement se le voit inoculé de force. Suite à un moment qui ne sera pas spoilé ici tant il est marquant, Arthur est découvert comme Downer et pourchassé par la police, les Bobbys iconiques du jeu. Obligé de fuir dans les égouts, vous vous retrouverez sur une île de Downers avec une seule idée en tête, savoir ce qui est arrivé à son frère. Plus tard vous aurez la possibilité de jouer avec Sally Boyle et Ollie Starkey, que vous aurez rencontré durant l’aventure d’Arthur.

Un concept final bien différent de l’early-access

Durant l’early-access

We Happy Few - Village de la Haute Une île de la Haute sous Joy

Au cours des alphas et de la bêta de We Happy Few, les développeurs ont mis l’accent sur l’aspect survivaliste du jeu. Nous y jouions Arthur, l’introduction était la même, sorti des égouts nous avions pour objectif également de nous enfuir de Wellington Wells. Mais nous n’avions, a partir d’ici, que les quêtes qui nous permettaient d'obtenir des éléments narratifs sur l’environnement alentour. Le personnage principal n’était pas mis en valeur. Il était possible, à un moment, de mourir par la faim ou la soif, la mort était prévue pour être permanente.

Le concept final

Compulsion Games avait prévenu que les éléments narratifs ne seraient disponibles qu'à la sortie de We Happy Few. Ce qui fait que le jeu est assez différent à présent. L’expérience de jeu semble bien plus linéaire, comme un jeu plus classique. À défaut ou à raison, tout dépend de votre sensibilité à la linéarité des jeux vidéo. Cependant un mode “bac à sable” sortira prochainement et vous permettra, selon les promesses, de retrouver une expérience similaire à celle de l’early-access. Suite aux changements opérés durant la phase bêta, l’aspect survie a été bien amoindri. La faim, la soif et la fatigue ne vous donneront ainsi que des malus, la mort permanente n’est qu’une option à activer, et la gestion de l’inventaire ne se fait plus sur une grille comme un Diablo mais plutôt au poids comme un Skyrim. Mais ne vous affolez pas, une grande part du jeu reste de réaliser des quêtes secondaires comme durant l'early-access.

We Happy Few - Ville de Downers Une île de Downers

Des points de compétences ont été rajoutés, ceux-ci vous permettront d’améliorer votre personnage en débloquant des capacités comme une discrétion accrue, subir moins de dégâts ou encore faire vous même plus de dégâts. L’aspect craft du jeu a été conservé. Il vous sera ainsi possible de passer de longs moments à piller les maisons de leurs composants, afin de construire armes et autres objets. Mais pour cela, il vous faudra en trouver les plans de fabrication disséminés dans les environnements que vous traverserez. Déjà convaincu ? [amazon_textlink asin='B07DNMCD4S' text='We Happy Few est disponible sur Amazon' template='ProductLink' store='jeuvide07-21' marketplace='FR' link_id='83603f2a-9e5d-11e8-9edd-bf9de898f98d'] en code de téléchargement Xbox Play Anywhere.

La direction artistique

L’ambiance inspirée des années 60 contrebalance très bien avec le côté anxiogène de la réalité du jeu. Le malaise omniprésent n’en est que plus impactant. Quand vous devez traverser une ville de la “haute”, croisant Bobbys et habitants sous Joy, malgré les apparences fortement colorées, vous savez qu’à la moindre suspicion vous devrez vous enfuir pour ne pas être attrapé. L’ambiance des nuits, éclairées par les lampadaires et les lampes montées sur les casques des Bobbys est oppressante. Rien n’est présent pour vous réconforter. Vous allez presque toujours vous sentir en situation de faiblesse et de malaisance tant les habitants sont devenus fous par manque de Joy ou ne se rendent pas compte de ce qu’ils font réellement à cause de la Joy. Le jeu comporte un soucis de cohérence cependant, beaucoup de personnages ont le même visage voire les mêmes vêtements, ce qui montre un manque flagrant de chara-design. We Happy Few - Expérience

Des bugs encore bien présents

We Happy Few - Victoria Byng

De nombreuses textures ont tendance à “bouger” quand vous les regardez. Le jeu ne semble pas toutes les charger et attend donc que vous les regardiez pour le faire, ce qui peut être dérangeant. Il arrive aussi parfois que certaines textures noires apparaissent en l’air sans aucune raison, des résidus de code certainement qui auraient dû être supprimés pour la sortie. Au niveau du gameplay, il est arrivé durant le test d’être bloqué dans une mission après une cinématique, une porte n’étant pas ouvrable, il a fallu charger une ancienne sauvegarde pour régler le problème. Il est arrivé aussi quelques étrangetés, comme le fait qu’Arthur escalade un mur de pierres de trente centimètres comme un de deux mètres. De ce que nous avons pu tester, et avec les quelques retours que nous avons pu avoir, le jeu semble avoir des soucis avec ses portages console. Grâce au Xbox Play Anywhere, nous avons pu essayer le jeu sur Xbox One (première version) et sur PC. Nous avons pu constater que la version Xbox One souffrait de chute de fps dans les environnements avec beaucoup d’éléments, soucis qui semble aussi présent sur Xbox One X. Nous n’avons pas pu voir sur les versions PS4. En revanche, la version PC semble être moins impactée par la chute de framerate. Mais il faudra tout de même faire attention aux caractéristiques techniques minimales nécessaires pour démarrer le jeu. Le soucis inhérent à la version PC est que si vous jouez au clavier et non à la manette, il vous faudra modifier les touches à chaque démarrage, les touches étant par défaut en Qwerty. Le jeu est disponible dans plusieurs langues dont le français, mais des passages sont mal traduits alors que d’autres ne le sont tout simplement pas. Il est dommage que ce type de “bugs” n’ait pas été corrigé durant l’early access. Il faut espérer que Compulsion Games propose un patch dans les jours prochains.

Un avis plutôt positif mais réservé

We Happy Few était une belle promesse. Mais il ne semble pas avoir été finalisé à temps. Cependant, malgré tous les bugs rencontrés, les quelques désillusions, ce jeu reste agréable à ceux qui savent passer outre les défauts cités dans ce test. Attendu depuis la PAX East 2015, ces trois années et demi d’attente ont certainement desservi Compulsion Games, à l’instar d’un No Man’s Sky qui sort encore des mises à jour afin de respecter ses promesses. N’ayant pas terminé le jeu, il ne nous est pas possible d’estimer un temps pour finir le jeu. Compulsion Games promet une aventure d’une vingtaine d’heures. Il ne faut pas s’attendre à un triple A plein de bugs. Mais comprendre que c’est un double A qui possède encore des bugs qui, majoritairement, ne gêneront pas vos sessions de jeu. En espérant que les développeurs mettent à jour le jeu dans les prochains jours afin d’en régler la plupart.