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Cyberpunk 2077 - Son report et le crunch des développeurs

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Il y a deux semaines était annoncé le report de Cyberpunk 2077 accompagné d’un « crunch » intensif pour l’équipe de développement. Le chef de CD Projekt Red, Marcin Iwinski, affirmait pourtant que son entreprise éviterait le crunch et « s’engageait » à laisser ses employés travailler sans avoir à faire d’heure supplémentaire… Que s’est-il donc passé pour que le studio en arrive là ? Que se passe-t-il exactement pour les développeurs ? On revient sur cet épisode marqué d’une pierre noire par les joueurs attendant Cyberpunk 2077.

Le report de Cyberpunk, une « nécessitée »

Adam Badowski, chef du studio

On l’a dit CD Projekt Red promettait en 2019 que ses développeurs ne subiraient pas de crunch. Pourtant, un an plus tard les faits sont là et sont reconnus par l’entreprise. Adam Badowski, chef du studio, reconnait que ce choix est en désaccord avec ses promesses mais se défend avec plusieurs raisons.

Tout d’abord, Badowski explique qu’il n’avait pas le choix et que le studio aurait "épuisé toutes les autres possibilités de dénouer leur situation". Il explique aussi que, si cette décision est en désaccord complet avec ses souhaits et ses croyances, tout le travail supplémentaire sera payé en conséquence (contrairement à d’autres studios selon lui) et il promet que 10% des bénéfices du jeu seront redistribués à l’équipe de développement. Alors où est le problème ?

Un résultat inhumain

Le problème est simple. Dans un premier temps les développeurs sont obligés de se plier à ces règles s’ils veulent conserver leur emploi. Si Badowski affirme que la majorité de l’équipe comprend ce crunch, douter de sa parole serait légitime compte tenu de la pression reposant sur ses employés et de la promesse qu’il a déjà bafouée.

Ensuite, qu’elle soit « justement compensée » ou non cette pratique est ni plus ni moins que du travail forcé avec les conséquences que cela implique. Le témoignage rapporté par Jason Schreier parle de semaines allant jusqu’à 100h de travail avec des répercussions physiques visibles. Tout ne tourne pas autour de l’argent et si 10% des bénéfices du jeu en plus d’une juste rémunération semblent être une belle promesse, cela justifie-t-il le fait de forcer des hommes et des femmes à s’user jusqu’à la moëlle, qu’ils comprennent cette décision ou non.


Marcin Iwiński, chef d'entreprise Marcin Iwiński, chef d'entreprise

Un report daté, encore

Le 10 décembre 2020 promettent Iwinski et Badowski, probablement plus à leurs investisseurs qu’à leurs joueurs, que leur jeu sera sous le sapin des consommateurs. « Nous sommes connus pour traiter les joueurs avec respect » disait Iwinski. « J’aimerais que nous soyons également connus pour traiter les développeurs avec respect ». On ne peut visiblement pas contenter tout le monde.