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The Sinking City - Un avant goût encourageant avant de vous plonger dans l'horreur

Sommaire

Nous avons été invités le 25 juin 2019 à l’événement presse de The Sinking City deux jours avant sa sortie. Entre une conférence sur cette adaptation de l’œuvre de Lovecraft et les entretiens que nous avons pu avoir, il nous a été possible de mettre la main sur le jeu durant presque deux heures. Avant de pouvoir vous proposer un test, voici ce que l’on peut vous dire du jeu.

BigBen Interactive et Frogwares

Très connu pour ses accessoires pour consoles, BigBen Interactive n’en est pas moins éditeur de jeux vidéo. Ayant publié des jeux comme Evil Twin: Cyprien's Chronicles (2002),  MotoGP 13 (2013) ou plus récemment Warhammer: ChaosBane (2019), le studio n’est pas à son premier coup d’essai.

Côté développeurs nous avons Frogwares, un studio Ukrainien fondé par des français. Eux non plus ne sont pas des débutants car ils sont connus pour avoir, entre autre, développés de nombreux jeux Sherlock Holmes depuis 2002. C’est l’expertise de ces jeux d’enquête qui les a menés à se pencher sur l’univers de H.P. Lovecraft pour nous proposer The Sinking City, un jeu où se mêlent enquêtes et horreurs.

Lovecraft et le “Mythe de Cthulhu”

The Sinking City - LovecraftInspiré par des auteurs comme Edgar Allan Poe ou Lord Dunsany, Howard Phillips Lovecraft est un auteur du début du XXème siècle à l’origine de ce que l’on appelle maintenant le “Mythe de Cthulhu“. Présentés comme une “anti-mythologie” par l'auteur du "Guide Lovecraft" Christophe Thill, ce Mythe est un ensemble de créatures dont les plus connues présentent un panthéon de “divinités” extra et intra-terrestre appelés les “Grands anciens”.

Toutes les œuvres formant ce Mythe ne sont pas écrites par Lovecraft, même s’il est à l’origine au moins des premières, mais gardent la même idée. Celle-ci est de montrer que l’Homme n’est rien face à toutes les horreurs dont il a l’incapacité d’en approcher la compréhension. La nouvelle la plus connue et même fondatrice, L’Appel de Cthulhu, commence par “Ce qui est, à mon sens, pure miséricorde en ce monde, c'est l'incapacité de l'esprit humain à mettre en corrélation tout ce qu'il renferme”. Il faut ainsi comprendre que toute personne de ces fictions s’approchant un tant soi peu de l’occulte risque de sombrer dans la folie tant ce qu’il peut voir ou lire dépasse l’entendement.

Lovecraft est l’un des écrivains d’horreurs qui a le plus influencé la culture populaire, qu’elle soit littéraire, cinématique ou vidéoludique. Sur ce dernier cas, son oeuvre aura inspiré des jeux comme Alone in the Dark, Eternal Darkness mais aussi des boss de World of Warcraft (C’thun entre autre). Des jeux directement issus du mythe sont sortis, Call of Cthulhu: Dark Corner of the Earth (2005), Conarium (2017) ou Call of Cthulhu (2018) que nous avions testé en fin d’année dernière.

Après cette longue introduction, nous allons vous parler du dernier né inspiré de ce mythe que nous avons pu prendre en main.

The Sinking City - Charles Charles W. Reed parlant avec une personne au faciès... Particulier

The Sinking City

L’histoire du jeu

Vous êtes Charles W. Reed, détective privé possédant un sixième sens vous permettant de voir des choses que le commun des mortels est incapable de percevoir. Mais ce don n’est pas sans inconvénients. Depuis qu’il a ce pouvoir, Charles n’a de cesse de voir dans ses cauchemars une ville engloutie, ainsi qu’une créature marine gigantesque aux allures de poulpe géant. C’est ce qui le mène vers la ville d’Oakmont, la ville de ses visions, car un homme lui a promis de l’aider à en comprendre le sens.

Un jeu d’enquête et d’action

The Sinking City - HorreurFort de son expertise avec les jeux Sherlock Holmes, Frogware a réutilisé ses connaissances du genre pour nous proposer des enquêtes dans The Sinking City. Collant parfaitement à l’univers, le jeu devrait donc proposer de nombreuses enquêtes où il vous faudra réunir le plus d’indices possibles pour les associer et tenter d’expliquer ce qu’il se passe dans cette ville inondée.

Le jeu présente également un aspect d’action à la troisième personne. En effet, tout détective privé qui se respecte sort armé et Charles aura besoin de ses armes. Des créatures étranges hantent les recoins de la ville.

La monnaie courante de la ville, depuis les inondations qui l’ont rendue dans cet état, est la balle. Il vous faudra donc les économiser. Du craft est présent pour en fabriquer, ainsi que des kits de soins et d’autres objets auxquels nous n’avons pas eu accès.

The Sinking City - monstre C'est ce qu'on appelle se creuser la tête

De la peur réelle et fictionnelle

Deux psychosociologues étaient présents pour nous parler des mécaniques de la peur, nous aidant à comprendre celle présente dans le jeu et ses deux aspects. Le premier aspect de l’horreur que vous rencontrerez dans le jeu est le plus simple, vous allez voir et entendre des choses qui ne sont pas “normales”, de potentiels dangers pour votre personnage, ce qui le fera sombrer vers la folie. Le second lui vient si votre santé mentale diminue trop, l’esprit perturbé de Charles lui fera, ainsi qu’à vous, voir des choses qui ne devraient pas être là.

Comme nous l’a dit l’un des deux psychosociologues, c’est une peur consciente, c’est là que se mêle les deux aspects. Deviens-je fou parce que je vois des choses horribles ou vois-je ces choses parce que je suis fou ?

Un préavis qui ne sent pas le poisson

The Sinking City - VisionPour le peu que nous avons pu essayer le jeu, celui-ci nous semble plutôt engageant. Le système d’enquête est bien réalisé, le peu d’action que nous avons eu ne tirait pas sur la longueur, les dialogues étaient nombreux mais intéressants.

Petit bémol vis-à-vis de la modélisation faciale qui, tout en étant belle et réaliste, manque parfois d’expression. Des soucis de freeze de quelques secondes pour charger un lieu et de “poping” de personnage sont également à noter. À voir si ces soucis seront toujours présents durant le test ou s’ils seront corrigés prochainement avec un patch.

Selon les informations que nous avons pu avoir, l’équipe de The Sinking City estime qu’il faudrait une trentaine d’heure pour le finir en jouant de façon “normale”, comprendre ici sans faire uniquement les enquêtes principales ou au contraire de tenter de toutes les faire. De plus, plusieurs fins seraient disponibles selon des choix que nous ferons dans le jeu.

Il est temps à présent pour moi de prendre rendez-vous à l’asile d’Arkham en prévision de mon état mental après toutes les horreurs que j’aurais pu voir dans le jeu pour vous proposer prochainement le test.