LIVE DU MOMENT

A la rencontre des Gamers : Marcus, journaliste et animateur

Sommaire

A la rencontre des Gamers continue ! Pour ce nouvel épisode, nous vous proposons de partir à la rencontre d’une icône du journalisme jeux vidéo que nous avons pu rencontrer durant la 18e édition de Japan Expo : Marcus.

Couverture de "Nos jeux vidéo 90-2000" Source : Page Facebook de Marcus (MarcusZeBoulet) Couverture de "Nos jeux vidéo 90-2000"
Source : Page Facebook de Marcus (MarcusZeBoulet) Couverture de "Nos jeux vidéo 90-2000"Source : Page Facebook de Marcus (MarcusZeBoulet)

  • Peux-tu te présenter ?

Je suis Marcus et je suis un gros gamer ! Ça fait maintenant 25 ans que je suis testeur de jeux vidéo. J’ai trouvé une astuce pour me faire payer pour jouer et je ne la lâche pas (rires). J’ai commencé dans la presse écrite : Tilt, Player One, Micro News… et maintenant les gens me connaissent beaucoup parce que je fais de la télé sur la seule chaîne jeux vidéo à l’époque, Game One. J’ai créé Level One, l’ancêtre du Let’s Play que font maintenant tous les YouTubers. Et je continue, 25 ans après, à tester des jeux, à faire l’andouille avec la team Game One et je travaille aussi chez Micromania et sur Nolife où j’ai mon émission « Chez Marcus ». Et voilà ! Je fais plein de trucs !

  • Tu es un peu un journaliste icône du jeu vidéo français. Comment cette passion t’est-elle venue ?

C’est super gentil de me qualifier d’icône, déjà ! Ça fait vraiment plaisir !

Je suis tombé dedans quand j’étais petit, comme Obélix. Mon père a ramené un certain Pong des Etats-Unis, en 1977, à l’époque où les jeux vidéo n’existaient pas. Et tout de suite, ça a été le coup de foudre ! On jouait en famille avec mon père, ma mère et ma sœur. Pour moi, c’est ça les jeux vidéo : un jeu de société. On va essayer de battre les autres, de faire un score… mais c’est avant tout quelque chose qui se partage, et c’est très important.

Dès le premier jeu, Pong, ça m’a plu. Et dès que j’ai pu avoir des consoles - c’était très rudimentaire à l’époque, c’était l’Atari 2600 et autres consoles dans le genre - ça me faisait déjà rêver. Les jeux vidéo c’est quelque chose que j’ai tout de suite beaucoup aimé.

  • Quels sont tes jeux et saga préférés et ceux que tu maudis ?

Le jeu que je préfère, tous temps confondus, ça reste Mario Kart. C’est vraiment un jeu indémodable ! Il n’y a pas eu de mauvais épisode de la série, il n’y a eu que du bon à prendre. Tu peux jouer dessus avec des gens qui n’ont jamais touché à un jeu vidéo, ils comprennent tout de suite le principe d’une course de voiture, sauf que là tu peux lancer des peaux de bananes sur les autres. Tu peux jouer avec des professionnels, c’est aussi tout intéressant. Tu peux aussi mélanger des professionnels et des débutants, ça marche quand même. C’est vraiment le jeu le plus convivial que l’on puisse connaître donc c’est Mario Kart mon meilleur souvenir.

Après, mon pire souvenir… C’est vrai que j’ai regretté mon argent pour E.T sur Atari 2600 ! On ne comprenait pas ce qu’il fallait faire, c’était vraiment horrible. On comprend pourquoi ils ont fini par enterrer la cartouche dans le désert pour qu’on n’en parle plus jamais ! (rires)

  • Que t’ont apporté les jeux vidéo ?

Marcus Source : Page Facebook de Marcus (MarcusZeBoulet)

Déjà, un super métier ! Comme je l’ai dit, c’est une super astuce pour être payé pour jouer ! (rires) Il n’y a pas beaucoup de personnes qui peuvent se vanter de faire ça. Faire un métier qui est ta passion, ça n’a pas de prix. Tous les jours, je me lève le matin en me disant « Super, je vais jouer, découvrir des gens, m’amuser… ! ». Je ne me lève jamais en traînant des pieds. Et en plus, souvent je travaille à la maison, donc je n’ai même pas besoin d’aller travailler. Je passe vraiment des bons moments !

Ça m’a aussi apporté plein d’amis ! Je suis quelqu’un de plutôt sociable donc dans tous les endroits où j’ai travaillé, que ce soit des magazines, des chaînes de télévision, des sites internet… je me suis toujours fait plein d’amis. C’est facile de rencontrer des gens dans les milieux Geek parce qu’on est tous passionnés par les mêmes choses : les jeux vidéo, les jeux de société, Game of Thrones, The Walking Dead et autres séries, la BD, les comics, les cartoons, le cinéma…. Je trouve que l’univers Geek est très chaleureux et intéressant. Ça change des gens qui regardent de la télé-réalité à la télévision, comme des veaux ! Les Geeks sont créatifs, intelligents, actifs par rapport aux autres qui sont passifs. Ça a apporté vraiment beaucoup de chose dans ma vie.

  • L’univers Geek devient de plus en plus populaire. Du côté des jeux vidéo, on note une évolution du nombre de joueuses depuis plusieurs années. Qu’en penses-tu ?

Ça fait énormément plaisir de voir arriver des filles dans ce milieu parce que « traditionnellement » on considère que c’est plutôt quelque chose de masculin, ce qui est totalement faux. Si on prend l’exemple de Kayane, à 5 ans elle jouait déjà à Street Fighter, à 9 ans elle faisait des tournois et battait des hommes adultes. Donc il n’y a aucune raison de considérer ça plus comme un truc d’hommes que de femmes.

On a longtemps considéré le jeu vidéo comme quelque chose de technique, de difficile, où il ne fallait vraiment pas avoir de vie pour être fort. Mais aujourd’hui ce n’est plus le cas : tout le monde a au moins Candy Crush sur son portable. Ça s’est vraiment démocratisé. Et évidemment, avec cette démocratisation, les filles sont arrivées et c’est très bien !

  • Il y a pas mal de controverses autour de l’image de ces joueuses et de leur représentation dans la communauté gaming. Qu’en penses-tu ?

C’est dommage et fou ! On est en 2017, on pourrait se dire que les mentalités ont progressé et qu’on est à égalité. Moi, c’est comme ça que je le vis depuis toujours. Je suis un peu un bisounours, j’ai tendance à considérer qu’il y a une égalité totale entre les hommes et les femmes. Je me fais souvent battre à Street Fighter ou Soulcalibur donc je suis bien placé pour le savoir ! Mais je sais bien que, malheureusement, dès qu’une YouTubeuse fait quelque chose, les mecs lui tombent dessus. Dès qu’une fille arrive en ligne dans un jeu comme Call Of, elle se fait soit insulter soit draguer lourdement par des gros bourrins. Dès que tu mets un pseudo féminin, tout le monde va penser que tu as des gros seins et te sauter dessus. C’est vraiment lamentable, il faut absolument changer cette mentalité chez les joueurs. Heureusement, ce n’est pas la majorité, mais il y a quand même encore suffisamment de gros lourds pour pourrir ce monde idyllique du jeu vidéo, ou tout du moins ce qu’il devrait être.

On lutte au maximum pour ça. Moi, j’essaie de montrer une image positive du jeu vidéo qui rassemblerait tout le monde : grands, petits, vieux, jeunes, filles, garçons… Pour moi il n’y a pas de différences. Je pense que petit à petit, on y arrive. Mais après il restera toujours des débiles pour embêter les filles en ligne. J’espère qu’on finira par les cramer à l’acide ou qu’on leur balancera une petite bombe nucléaire sur la figure pour en être débarrassés ! (rires) Pour moi, ce ne sont pas de vrais joueurs, ce sont juste des imbéciles. Ils ne font pas partie de la communauté des gamers, les joueurs sont vraiment des gens bien. Donc je renie ces gamers qui s’en prennent aux filles.

  • As-tu des joueuses que tu conseillerais à nos lecteurs de suivre ?

Kayane, ma collègue ! C’est quelqu’un d’adorable. Kythis aussi, de la team Game One, qui défonce des mecs sur Call Of ! Il y a aussi Trinity qui stream.

Il y en a de plus en plus et je trouve ça vraiment bien de voir arriver toutes ces filles.

  • As-tu des conseils pour les personnes souhaitant se lancer du côté professionnel du jeu vidéo ?

Source : Page Facebook de Marcus (MarcusZeBoulet) Source : Page Facebook de Marcus (MarcusZeBoulet)

C’est très différent de quand j’ai commencé. Quand je suis rentré dans le monde du jeu vidéo, c’était un tout petit milieu. En France, on devait être 30 à écrire dans des magazines de jeu vidéo. Il n’y avait pas internet, pas de chaînes de télévision de jeux vidéo… Les chaînes de télévision ne s’y intéressaient pas donc il n’y avait que la presse écrite. Il fallait être journaliste pour écrire, raconter ce que tu voyais exactement… Si tu écris en langage SMS ou en faisant plein de fautes d’orthographe, ça paraît un peu chaud ! Et même si tu as un BTS en Tekken 2 et que tu es super fort, ça ne te suffira pas. Il ne faut pas forcément être bon en jeux vidéo, j’en suis la preuve, mais il faut au moins savoir transmettre sa passion. Donc il faut s’exprimer correctement, que ce soit à l’écrit ou à l’oral. C’est ça qui est important.

Avant, il fallait écrire à un magazine et proposer ses services. Aujourd’hui, la voie royale et la plus directe, c’est internet. Tu crées ta petite chaîne YouTube, tu essaies de trouver un angle original que les autres n’ont pas, et si tu as du talent - et surtout beaucoup de chance - tu finiras par émerger un jour ou l’autre et par devenir un YouTuber riche. (rires) C’est ce que je souhaite à beaucoup.

Maintenant, le problème, c’est qu’il y a des millions de joueurs qui font ça, et tous les gamins de 15 ans ont leur chaîne YouTube. Donc même si tu es très doué, très talentueux, très sympa, tu es noyé dans la masse. Et il n’y a qu’un petit coup de chance qui peut te faire sortir de là, ou alors l’aide de gens plus connus comme le Joueur du Grenier, Squeezie, Cyprien, ou même moi à mon modeste niveau. On peut dire « allez vois cette chaîne, elle est sympa ! » et amener nos communautés vers des gens nouveaux. J’essaie de le faire quand je vois un truc qui me plaît en ligne. Des fois ça marche, des fois ça ne marche pas… On ne sait jamais ce qu’il va se passer sur YouTube, c’est comme ça ! Je souhaite bonne chance à tous ceux qui veulent se lancer !

  • Un mot de la fin ?

Aujourd’hui, on est à Japan Expo, c’est le dernier jour ! J’ai un stand où j’accueille des gamers toute la journée et c’est vraiment un plaisir de parler à tous ces gens, de leur parler en tête à tête. Je prends le temps de recevoir chacun d’entre eux pour pouvoir faire une petite dédicace, de parler un peu… Donc rendez-vous à Japan Expo l’année prochaine pour refaire la même chose ! On s’est vraiment bien amusés cette année donc j’ai envie de remettre ça l’année prochaine.

Vous pouvez retrouver Marcus sur sa page Facebook, son Twitter, son Instagram ainsi que son site !