Devil May Cry 5 - Jackpot!
Il y a maintenant 18 ans naissait Dante et la série Devil May Cry. Enfant illégitime d'un concept de Resident Evil 4, DMC a su s'imposer comme le maître étalon du genre Beat them all. Forgé avec le charisme de son personnage principal et de son gameplay nerveux, la saga devint très vite une légende du jeu vidéo. Après 4 épisodes et un reboot orchestré par Ninja Theory mal aimé, la saga nous revient aujourd'hui avec son cinquième opus "canon". Découvrons ainsi la suite des aventures de Dante, Nero et du Devil May Cry Crew affrontant une nouvelle menace surpuissante: Urizen, roi des démons et son terrible secret..
Une question de point de vue
DMC5 nous propose d'incarner trois personnages: Nero, Dante et V. Si les deux premiers sont bien connu des fans, V est un personnage mystérieux et pleins de secrets. L'histoire se découpe donc en chapitre où l'on incarne chacun des personnages à tour de rôle (parfois le jeu nous permettra de choisir lequel). La narration fait preuve d'une certaine originalité dans le sens où l'on vivra souvent les mêmes événements avec des points de vue différents. Lorsqu'un chapitre se termine par l'un des héros venant à la rescousse d'un autre, le suivant nous montrera les événements qui l'on conduit à en arriver là. Cette forme dynamise pas mal l'histoire et nous laisse souvent avec de bons cliffhangers de fin de chapitre qui nous donnent envie de continuer (à la manière d'une série télé).
Cette méthode de narration marche aussi de par le fait que l'histoire soit très prenante. Il ne faut pas se voiler la face, en général le récit dans un Devil May Cry est assez secondaire. Pourtant ce cinquième opus arrive à nous faire entrer dans son récit et les enjeux et retournements de situations sont tous assez réussis. Bien que prévisible sur certains points.
Le charisme des personnages participe grandement à l'aura que possède le jeu. Le retour de certains personnages emblématique fera plaisir à plus d'un. Si Lady et Trish n'ont qu'un rôle plus qu'anecdotique, l'histoire tournant autour des trois protagonistes prendra une place de plus en plus grande au fil du jeu. Tout ça pour arriver à un final épique qui se rapproche étonnamment de la Divine Comédie (récit du 14ème siècle dont les jeux sont inspirés).
Le gameplay au cœur du jeu
Les équipes de Capcom ont ici aussi mis le paquet en terme de gameplay. Chaque personnage possède un gameplay qui lui est propre et totalement différent des deux autres personnages. Nero est le personnage qui charge ses attaques, c'est à dire qu'il peut charger avec le moteur de son épée (vroum vroum) un coup pour infliger plus de dégâts. Son pistolet, en maintenant la touche associée, enverra plusieurs projectiles. Il possède aussi les puissants Devil Breaker que Nico lui a confectionné qui lui apporteront un large de choix dans sa palette d'attaques.
Dante, reste le personnage le plus complexe à prendre en main mais sera le plus jouissif une fois maîtrisé. Il possède ainsi 4 styles de combat différents allant du combat à distance (arme à feu oblige) à la maîtrise de l'épée en passant par l'esquive. A tout cela s'ajoute un large choix d'armes dont la désormais légendaire "Moto démoniaque".
V est à mon sens le point noir de ce Devil May Cry 5. Si il possède un style plutôt original qui est à saluer, il devient assez vite brouillon et redondant au fil du jeu. V ne se bat pas à proprement parler mais envoie ses créatures démoniaques combattre à sa place. Il faudra donc rester à distance et éviter les démons tout en effectuant les combos avec ses créatures. Un style "puppet master" intéressant sur le papier mais qui se retranscrit plutôt mal en jeu. Les combats avec ce personnage sont, comme dit plus haut, assez brouillons et souffrent d'un manque de dynamisme. Dans un jeu où les personnages réalisent des actions les plus stylées possibles, c'est un peu dommage.
SSS pour la durée de vie
Une douzaine d'heures suffiront à boucler votre partie initiale de Devil May Cry 5 et ainsi atteindre la fin de l'histoire. Une durée plus que correcte dont certains éléments viendront grossir ce temps. Malgré cela, DMC5 souffre du même problème que ses prédécesseur. Une certaine redondance dans le gamedesign et les décors se feront sentir lors de la seconde partie du jeu. Un point dommageable au vu de la qualité des environnements de début de partie. Mais ce petit défaut n'entachera en rien le plaisir ressenti à découper du démons à tour de bras, pas d’inquiétude.
Le scoring reste au centre du jeu et débloquer la note "S" pour chaque chapitre fera le sel d'une seconde voire d'une troisième run. Le jeu prenant toute son ampleur lorsque l'on a débloqué toutes les compétences de nos héros. Rajouté à cela un mode Bloody Palace qui vient de débarquer et la durée de vie du titre devient alors assez conséquente. On vous conseille fortement de jeter un œil sur les scènes en "live action" disponibles dans les bonus une fois le jeu terminé, elles valent le détour!Les démons peuvent-ils pleurer?
Devil May Cry 5 s'impose comme l'un des meilleurs opus de la saga. Généreux, doté d'une narration plus forte que par le passé et porté par une mise en scène pleine de classe. Jeu dont les quelques défauts ne porteront pas préjudice au titre dans sa globalité.
Capcom continue donc sa ligne éditoriale qui est de proposer des jeux "old school" formidablement adapté à notre époque. Après Resident Evil 2 et à présent Devil May Cry 5, nous sommes impatient de voir ce qui sortira ensuite de ce studio à l'avenir. A voir si Capcom continuera de surfer sur cet état de grâce qu'ils possèdent depuis quelques années. On espère revoir Dante très vite!
PS: On veut un DLC avec Vergil, merci.