Les Français de StoryBird Studios ont pourtant choisi de ressusciter cette licence avec Ganryu 2 en mettant en scène les aventures imaginaires du plus illustre des samouraïs : Miyamoto Musashi.
C'est dans les vieux pots…
Entre Guns of Mercy, Golden Force, et une participation au titre Walbachia : Reigns of Dracula, les développeurs de Story Bird Studios multiplient depuis plusieurs années les projets d'inspiration rétro ou arcade. Ganryu 2 ne fait pas exception à cette règle artistique puisqu'il s'agit de la suite directe d'un jeu sorti sur uniquement sur la version arcade de la Neo Geo.
À l'époque, le titre nous permettait d'incarner le samouraï Miyamoto Musashi ou la jeune ninja Suzume dans leur quête pour sauver Otsu des griffes de Kojiro Sasaki. À la croisée des chemins entre Shinobi et Strider, Ganryu était un action/platformer en scrolling horizontal qui brillait par son level design et sa direction artistique qui faisait la part belle aux couleurs chatoyantes d'un Japon médiéval phantasmagorique.
23 ans après, Kojiro revient !
Sa suite reprend dans les grandes lignes ce qui faisait le sel du premier opus. Sasaki Kojiro est de retour et veut faire main basse sur le Japon à l'aide de pouvoirs démoniaques. Musashi va devoir dégainer à nouveau son katana et traverser l'archipel pour vaincre à nouveau son ennemi juré. En revanche, Suzume ne figure plus au casting et la mise en scène faite de séquences animées n'est plus de la partie.
D'un point de vue graphique, le pixel art de l'époque a laissé place à un style néo-rétro qui donne plus de vie aux décors et de vigueur aux personnages. Surtout quand il s'agit de Musashi et des boss qui se dressent sur votre route. Les coups de sabre pleuvent, votre dash traverse les ennemis et enchaîner les sprints et les double sauts à la lumière de la lune ou entre les fleurs de cerisier est très satisfaisant.
Entre arcade et speedrun
Si le principe du jeu n'a pas changé, son level design a évolué. Dans Ganryu premier du nom, vous deviez chercher des otages à travers les niveaux pour les libérer et gagner du temps de jeu supplémentaire. La mécanique est directement liée à l'arcade. Ganryu élimine cet aspect exploration et mise sur l'action avant tout avec des environnements entièrement pensés pour le speedrun et le scoring. Vous pourrez malgré tout dénicher quelques secrets ainsi que les collectibles en brisant un mur çà et là.
L'efficacité de ce gameplay est évidente et on se prend très vite au jeu de traverser ses niveaux le plus vite possible en sautant sur les murs et en détruisant nos ennemis. Le sound design est très entraînant ainsi que les musiques tantôt épiques tantôt japonisantes mettant véritablement dans l'ambiance. Mais, on se laisse emporter dans la quête de notre mythique sabreur. Quelques imprécisions de gameplay viennent cependant un peu ternir la fluidité de l'expérience, notamment au niveau des hitbox ainsi que des collisions parfois un peu hasardeuses.
Rétro à tout prix
Le titre se découpe en cinq actes composés chacun de deux niveaux. Tout au long des dix niveaux que vous allez traverser, vous aurez le droit à des adversaires armés jusqu'au dents, des pics, des précipices, des ascenseurs démoniaques, des courses effrénées en wagonnet et même des phases de jeu en shoot-them-up. Au terme de chaque niveau, place ensuite à l'inévitable combat de boss.
Pour triompher de chaque zone, il vous faudra, comme autrefois, connaître par cœur tous les pièges, tous les obstacles ainsi que tous les patterns des boss. Un apprentissage, par la mort et par l'erreur, est plutôt coutumier de ce type de jeu. Sur ce point, Ganryu 2 procure le mélange aigre-doux de frustration et de satisfaction qu'il recherche.
Shovel Knight
Pour rester dans un esprit rétro, vous ne disposez à la base que de trois vies en début de partie. Vous pourrez bien sûr en trouver d'autres sur votre chemin et disposer de quelques checkpoints. Mais, si vous perdez toutes vos vies, vous devrez recommencer au début de l'acte.
À titre personnel, je trouve toujours discutable en 2022 de se reposer sur un nombre de vies, option qui existait à l'époque dans le seul but de prolonger artificiellement la durée de vie du jeu. Les meilleures expériences néo-rétro de ces dernières années comme Shovel Knight l'ont bien compris.
Heureusement, malgré les vies à rationner et son aspect Die & Retry, Ganryu 2 n'est pas insurmontable. Le problème réside plutôt dans le dosage de la difficulté avec un acte 4 beaucoup plus ardu que tout le reste du jeu. À côté de ce dernier, le dernier acte passe presque pour une promenade de santé.
Ganryu 2 : Un Musashi très affuté, mais peu inspiré
Ganryu 2 ne brille pas vraiment par son originalité. Mais, j'ai apprécié mon voyage au Japon aux côtés de Musashi pour son ambiance et son fun immédiat. Sa direction artistique élégante ainsi que son gameplay efficace plairont sans nul doute aux fans d'arcade qui passeront un bon moment et pourront passer outre les petites imperfections techniques du titre de StoryBird. Les autres regretteront peut-être un manque d'ambition de la part du studio marseillais face à d'autres titres du genre comme le metroïdvania The Messenger ou le futuriste Cyber Shadow. Si vous avez déjà terminé ces deux titres et que vous êtes en manque de ninjas et de samouraïs, Ganryu 2 peut vous permettre de prolonger le plaisir !