Les « loot boxes » font de nouveau débat au Royaume-Uni
Les « loot boxes » dans le jeu vidéo ont souvent fait l’objet de débats parmi les joueurs mais aussi les politiques et dans la législation, notamment en France et aux États-Unis. Au tour du gouvernement britannique de se pencher à nouveau sur la question.
Le Royaume-Uni sur les traces des Pays-Bas et de la Belgique ?
Les boîtes à butin, autrement appelées « loot boxes », sont bien connues du grand public. Souvent achetables avec de l’argent réel dans le but de débloquer aléatoirement divers objets cosmétiques, elles deviennent un fardeau lorsqu’elles impactent directement le gameplay d’un jeu ; Star Wars : Battlefront 2 (2017) en a fait les frais. Certains pays ont déjà tranché et pris le parti d’interdire les loot boxes sur leur territoire et de les considérer comme des jeux de hasard, un minicasino en quelque sorte. En Belgique, en 2018, le premier ministre Koen Geens a prononcé le texte de loi ci-contre :
« Les jeux incluant des loot boxes payantes qui ont été analysés, tels que ceux actuellement en vente dans notre pays, enfreignent dès lors la législation relative aux jeux de hasard et peuvent être attaqués sur le plan pénal. Les loot boxes doivent donc être supprimées… »
Aujourd’hui, c’est le témoignage du Département du numérique, de la culture, des médias et des sports (DCMS), un département exécutif britannique, qui fait parler de lui en exprimant ses inquiétudes quant au rapport que peuvent avoir les enfants avec ces loot boxes. Cette peur de l’addiction se ressent dans leur déclaration du 8 juin :
« Le rapport du comité restreint de DCMS sur les technologies immersives et addictives a souligné les problèmes importants auxquels sont confrontés certains utilisateurs dans cet espace en évolution rapide. »
Suite à cela, Caroline Dineage, ministre d'État aux Sports, aux Médias et aux Industries Créatives, a déclaré :
« Pendant la pandémie de coronavirus, nous avons vu plus de personnes que jamais se tourner vers les jeux vidéo et la technologie immersive pour les divertir et rester en contact avec les amis et la famille. […] Ces innovations peuvent présenter des défis ainsi que des opportunités, c'est pourquoi nous prenons les mesures nécessaires pour protéger les utilisateurs et promouvoir la jouissance en toute sécurité de cette industrie dynamique. »
Quelles solutions face aux loot boxes ?
Ce n’est pas la première fois que le Royaume-Uni reçoit ce genre de rapport. L’année dernière, c’était la commissaire à l’enfance Anne Longfield qui préconisait, entre autre, d’établir une limite de dépense à ces jeux. Le gouvernement britannique pourrait-il alors prendre la même direction que nos voisins belges et considérer les loot boxes comme du jeu de hasard ?
Tout reste à voir, mais la DCMS lancera un appel à preuves sur l’impact des loot boxes dans l’année. Si elles s’avèrent crédibles et que le gouvernement britannique en prend compte, alors les développeurs et éditeurs devront faire face à un défi de taille : contourner le problème afin de vendre leurs jeux aux joueurs âgés de moins de 18 ans. Une autre solution serait de supprimer entièrement les loot boxes mais les éditeurs perdraient évidemment un atout économique majeur. Des jeux comme Counter-Strike : Global Offensive ou encore Overwatch ont choisi la deuxième option.
Cela nous permet de vous poser la question chers lectrices et lecteurs : faut-il interdire les jeux contenant des loot boxes aux mineurs ?