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Les syndicats se dressent contre Activision Blizzard

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Pour rappel, le 6 octobre dernier, Activision Blizzard a annoncé officiellement la fermeture de leurs locaux versaillais, mettant au passage au chômage environ 285 personnes. Une nouvelle difficile à encaisser pour ces derniers comme vous pouvez l'imaginer. Alors que des négociations pour discuter des programmes d'aides potentiels pour les licenciés à venir ont été abordées les 13 et 14 octobre, c'est le 14 après-midi qu'a été officiellement annoncé la grève des employés et le soutien des syndicats protégeant les métiers du jeu vidéo, comme le STJV (Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo), via ce tweet :

CGT grèveDes revendications et des accusations

Les accusations sont simples et directes : alors que Activision Blizzard semble justifier ce licenciement par la délocalisation des locaux dans l'idée de les transférer à Londres pour répondre au marché très compétitif du jeu vidéo, le communiqué syndical parle plutôt "d'optimisation fiscale". Une accusation motivée par les chiffres d'affaires record de la maison-mère pour qui Blizzard, bien que moins rentable qu'Activision et King, aurait tout de même rapporté 913 millions de dollars lors des deux premiers trimestres 2020.

Autrement dit, les anciens employés d'Activision Blizzard pointent du doigt ces licenciements jugés brutaux, abusifs et contraires à une éthique de travail sur laquelle les syndicats veillent. Ces derniers comptent bien aider les travailleurs français du studio américain en demandant :

  • le maintien des emplois,
  • l'encouragement au "développement de l'activité de Blizzard en France", le studio versaillais ayant déjà eu à plaindre une réduction des effectifs continue depuis quelques années
  • un "investissement dans la prévention des risques psycho-sociaux", les métiers du jeu vidéo étant souvent à risque vis-à-vis des phénomènes de burnout (favorisés par les fameuses périodes de crunch, mais aussi par la précarité potentiel lié à ce milieu de métier, accentuée dans tous les domaines à cause de la crise sanitaire en cours).

Un soutien apporté par des joueurs

Les syndicats spécialisés du marché vidéo-ludique étant plutôt récents, c'est une aide accueillie avec plaisir par les employés versaillais d'Activision Blizzard qui pourront être représentés convenablement lors des négociations avec les grands patrons. Ils trouvent également du soutien chez les joueurs, avec par exemple ce tweet de Zoltan, streamer et youtuber adepte, entre autre, de World of Warcraft et qui n'hésite cependant pas à partager son désaccord avec la stratégie managériale de Blizzard.

Le hashtag #keepversaillesopen a été créé pour apporter le soutien des fans aux employés versaillais.

La fermeture due à Activision ?

Depuis la fusion en 2008 d'Activision et de Blizzard, les rumeurs allaient de bon train : la direction indépendante et artistique de Blizzard se ferait parasiter par les méthodologies marketing et commerciales froides d'Activision, expliquant la dégradation de la qualité des jeux, certains scandales et aussi une façon de traiter ses employés, comme le montre le licenciement massif de l'année dernière. Un comportement paradoxal pour une entreprise mettant un point d'honneur à remercier l'ancienneté de ses employés, comme avec la fameuse épée des 5 ans de service à Blizzard.

récompense ancienneté blizzard

Ces accusations manquent cependant de profondeur et je dirais même d'appui. En effet, si les productions de Blizzard sont inégales, on ne peut pas rejeter dans l'ensemble la qualité des jeux des dix dernières années. Hearthstone (sorti en 2014) est un jeu de cartes en ligne de bonne qualité, Overwatch (bien que souffrant d'une baisse de fréquentation) est très prenant et Starcraft 2 a su conquérir les cœurs d'une vaste communauté de joueurs aussi bien par ses campagnes que par son mode en ligne hautement compétitif. de plus, des jeux attendus encore aujourd'hui comme Diablo 4 ou Overwatch 2 ne sont pourtant toujours pas sortis alors que des images et vidéos de ces jeux montrent qu'ils semblent tout à fait aptes à être joués.

Tout cela tend à montrer que ce vieux studio n'a pas abandonné et essaie tout de même de sortir de bon jeux. Il faut cependant admettre que la nature même de Blizzard, ce studio de créatifs aux univers puissants et aux jeux iconiques, est désormais changée. Qu'il s'agisse de l'influence d'Activision qui signerait la fin de l'indépendance typique de Blizzard ou bien d'un changement de l'équipe de direction fait au fil des années, la façon de travailler de Blizzard change, ainsi que sa façon de traiter ses employés et il n'est pas étonnant de voir le grand public en désaccord avec ces traitements.

Pour ce qui est de la grève, nous pouvons espérer qu'elle portera ses fruits et que les 285 employés actuelles de Blizzard pourront garder leur emploi, et nous leur souhaitons bien du courage. Bonne partie à tous et à la prochaine.