Les origines du RPG : du jeu de rôle sur table au jeu vidéo
Avec la sortie de Cyberpunk 2077 prévu pour le 19 Novembre 2020, c'est l'occasion de se souvenir du jeu de rôle "sur table", à l'origine d'un des genres les plus populaires du jeu vidéo : le RPG.
L'adaptation de jeux de rôle, un filon déjà exploité
Une bonne partie des jeux iconiques ne sont pas issus des produits vidéoludiques originaux. On peut facilement prendre l'exemple sur la trilogie légendaire The Witcher, adaptée depuis les romans de Andrzej Sapkowski, ou bien des nombreux jeux issus d’œuvres cinématographiques, du bien accueilli Mad Max, de 2015, au plus bancal Rambo: the video game, sorti une année plus tôt. Et si ces exemples semblent plutôt récents (bien que le premier volet de The Witcher date déjà de 2007), on peut parler de Dr. Jekyll and Mr. Hyde, sorti sur NES en 1988, ou bien de Top Gun en 1986. Ce n’est donc pas une nouvelle tendance, mais bien quelque chose d’ancré depuis plusieurs décennies, et qui non seulement ne disparaît pas malgré une multitude de jeux particulièrement mauvais, mais qui s’applique également à l’univers du jeu de rôle.
Du papier au numérique
Le jeu de rôle sur table apparaît au début des années 70, avec le célébrissime « Donjon et Dragon », sur le concept suivant : un maître de jeu (ou MJ) présente un univers fictif aux autres joueurs, qui incarnent chacun un personnage héroïque unique. Ce héros est défini selon des caractéristiques (force, dextérité, intelligence, charisme…) et un set de dés atypiques (comme le fameux dé à 20 faces) qui déterminent les succès ou échecs du personnage face aux périls des aventures orchestrées par le maître de jeu.
C’est en 1974 que sort le jeu vidéo qui ouvre timidement la porte du jeu de rôle informatique D&D, de l’abréviation du jeu l’ayant inspiré. Bien que le pas fut pris presque instantanément à adapter le «JDR» papier, c’est véritablement dans les années 80 que le genre se démocratise, et notamment en format purement informatique, avec la série de jeux des Ultima naissant en 1981, successeur spirituel de Akalabeth sorti en 1980. La tendance s’accélère, et des jeux légendaires s’inscrivent au fur et à mesure dans les étoiles, comme Dragon Quest, Final Fantasy, Might and Magic, et bien d’autres. Aujourd’hui, le genre du jeu de rôle est omniprésent, décliné en une myriade de sous-genres subtils (rogue-like, hack and slash, action et tactical RPG, MMORPG…) reliés par un même concept : l’incarnation d’un ou plusieurs avatars dont la progression, les aptitudes et les prises de décisions seront choisies par le joueur.
Reproduire ou émuler ?
Le jeu vidéo est un format avec ses propres avantages et limitations. Ces limites sont repoussées d’années en années. Mais malgré les avancées spectaculaires du medium, comment égaler l’expérience d’un jeu de rôle sur table, quand seule l’imagination est la limite ?
Certains jeux permettent déjà d’étendre le champ des possibles, comme Minecraft, dont la taille possible de la carte du jeu est 8 fois supérieure à la superficie de la Terre, ce qui a inspiré certains à y reproduire la carte du Seigneur des anneaux, du Trône de fer et même notre planète bleue à l’échelle 1 pour 1.
Mais quand bien même, comment reproduire la liberté des prises de décision et la subtilité des interactions avec un personnage non-joueur lorsqu’il est incarné par un MJ dans un jeu vidéo ? Il semblerait que pour l’instant, ce soit mission impossible. Cela dit nous pouvons espérer sans crainte qu'à l'avenir, du matériel et des options de jeux permettront de renforcer l'immersion des joueurs, dans un univers toujours plus tangible.
Le jeu de rôle : un genre qui ne s’essouffle pas
Quoi qu’il en soit, le genre du RPG est toujours aussi fort. On peut compter sur les studios pour adapter d’autres jeux de rôles sur table en format informatique. Ce fut le cas pour Pathfinder : Kingmaker sorti en 2018, et bien évidemment Cyberpunk 2077, attendu en Novembre prochain et adapté de Cyberpunk 2020 sorti en 1988.